jeudi 25 juin 2009

L'appel de la laveuse frontale


J'ai largement négligé ce blog au cours des dernières semaines. Pour une seule raison: je n'avais pas le goût d'écrire. En fait, quand je suis au Québec je ne publie pas sur un blog. C'est un outil pour donner des nouvelles de voyages. Et là, depuis quelques semaines, je ne veux pas être en voyage. Je veux rentrer.

Depuis les 7 dernières années j'ai été extrêmement chanceux. J'ai eu la chance de vivre en Italie, en Équateur, de travailler au Venezuela, de partir en sac-à-dos vers les Amériques, d'aller étudier en France. Mais, trop c'est comme pas assez. Je m'ennuie.

J'ai rencontré des Québécois sur une plage de Sardaigne. Ils me parlaient d'une place de sandwich à Québec. Un resto dont j'ignorais l'existence. Et là me dirent "Ha, peut-être que ça fait trop longtemps que t'es parti." Le choc.

En fait ça n'a pas pris un instant de lucidité comme ça pour me convaincre de rentrer au bercail. J'ai eu une année magnifique à Paris, fait des amitiés que j'espère durables et découvert une ville incroyable. Mais j'ai le sentiment que je dois me poser. C'était un sentiment qui, en fait, ne m'a jamais quitté. Je suis trop attaché au Québec. Mais là il a pris le dessus sur le goût des découvertes et de l'aventure.

J'ai tenté en vain de convaincre le directeur de mon programme de me laisser faire la 2e année à Montréal. En vain, jusqu'à avant-hier. Le rapport de force a changé. On me permet d'aller à Concordia. On m'y encourage. C'est une des meilleures nouvelles de ma vie. Jusqu'à présent.

Ce n'est pas que je n'étais pas bien à Paris. C'est que je suis frustré par combien m'a vie est faite de moments éphémères. La dernière fois que j'ai passé 2 années d'affilée dans la même ville c'était il y a presque 5 ans. J'ai besoin de m'investir dans des projets, des causes, des relations.

Par un drôle de miracle, (si je suis accepté) je ferai le diplôme de deuxième cycle en développement économique communautaire. En français. Comme c'est un programme qui se donne la fin de semaine, je vais essayer de me trouver un emploi ou un stage.

Soudainement, ma vie a changé du tout au tout. L'art de se revirer sur un 10 cennes. Moi qui croyais passer un été en Amérique finirai par me chercher un appartement et une job. Tant mieux. Ceci dit, je ne veux pas nécessairement me trouver une maison à Repentigny avec une piscine hors-terre. Mais je veux m'installer. Avec une laveuse frontale si possible.

Mort du blog.




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lundi 8 juin 2009

Voici pourquoi je vais en Sardaigne


Plutôt que de payer un loyer parisien, pourquoi ne pas vivre dans une tente sur la plage. Je pars en Sardaigne une semaine. Pour étudier...
Une image vaut mille mot.

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mercredi 3 juin 2009

Trois petits épisodes français


Au cours de la dernière semaine (comme à pas mal toutes les semaines) j'ai été confronté au fameux choc culturel. Petit récit d'une visite en trois temps chez les Français: fourrière municipale, école de coiffure et conférence.

À la Maison d'Argentine on a un espèce de pigeonnier où arrive notre courrier. J'y vais par habitude même si je reçois surtout des factures (snif, snif). Une belle enveloppe: Police de Paris. Ahhh! Qu'est-ce que j'ai fait? Petit examen de conscience en 4 secondes. Non, pas de drapeau des Tigres tamouls, pas d'imprécations ni de téléchargement illégal.

Bonjour M. Morin,

Nous avons le plaisir de vous annoncer que nous avons retrouvé votre titre de séjour.

En effet, en France on doit constamment avoir su soi une pièce d'identité. Remarquez ce n'est pas obligatoire chez nous au Canada. Et j'avais "égaré" la mienne depuis une date indéterminée. Je pensais bien la retrouver bientôt mais je ne m'en souciais pas trop. Je me suis donc présenté au bureau des objets trouvés de Paris: le pays des merveilles.

Imaginez, plus de 170 000 objets par année sont amenés à la fourrière. En 1936 seulement, on a ramené 17000 parapluies. Ça donne une idée. Moi, je n'y crois pas à ce genre d'endroit. Pas plus que les autres chanceux autour de moi. Il y a de tout. De vieilles photos d'archives montrent un type avec un tiroir immense rempli de montres. Ça date des années 30. Alors que j'attendais, une fille a reçu son appareil photo géant et une autre, complètement excitée, son portefeuille. Elle l'ouvre et se met à crier: "Il y a 120 euros! Je n'avais même pas 120 euros!". Le pays des merveilles vraiment. C'est sûrement la meilleure place de la bureaucratie française pour travailler. Tout le monde il est content. On ne va là qu'après avoir reçu la lettre donc il y a comme une vibe étrange. Un espèce de gaz hilarant dans la pièce. Tout le monde se salue. Un peu comme sur un bateau.

Et il y a les malheureux. Les chauffeurs de taxi. Ils débarquent en courant. Enragés. Un chauffeur chinois devant moi: "Quel con ce connard qui a oublié son téléphone dans mon taxi". Pour eux, c'est peut-être un client de moins dans leur journée alors qu'ils sont aux "Objets trouvés". Autre fait cocasse: il y a des panneaux sur la rue annonçant les Objets trouvés à des kilomètres à la ronde. Ça a été très facile se rendre. Peut-être pensent-ils que ceux qui perdent leur trousseau de clé ont aussi un mauvais sens de l'orientation. J'aimerais vraiment voir la collection d'objets les plus absurdes. Ça doit dépasser l'entendement. Pour une prochaine fois. Et comme je suis pas le seul "étourdi" voici un reportage sur la "Caverne d'Ali Baba" On y apprend entre autres que certains oublient des robes de mariages, des casquettes de l'Armée rouge, des crânes humains et pleins d'autres niaiseries.

Ensuite, dans la même journée, je suis allé me faire couper les cheveux Gare du Nord. En fait, on m'avait parlé d'une école de coiffure mais j'avais oublié de quoi avait l'air le coin de la Gare du Nord. En y allant en vélo j'ai soudainement compris. Sur le boulevard Sébastopol il y a quelque chose comme 100 coiffeuses africaines. Les salons sont minuscules mais pleins à craquer. Et là je me suis demandé si j'arriverais là, le seul blanc et le dernier client avec des cheveux non-crêpus à faire rager une étudiante (ou un étudiant).

Mais non, finalement c'était une école plutôt normale. On chargeait 8 euros. Bon prix pour Paris. "Mais non, vous êtes étudiant? C'est gratuit." Là, je sens l'arnaque. On me fait un shampoing et mes yeux se tournent vers un panneau: le contrat du coiffé. On y lit que l'on doit avoir amplement de temps, qu'on ne doit pas discuter et, surtout, qu'on doit être prêt à un changement radical.

Ça n'a pas été un changement radical mais ça a pris 2h. Et l'apprentie-coiffeuse était en panique absolue. Elle ne m'a jamais parlé de mes cheveux mais posaient des questions aux professeurs sur l'examen. Elle était vraiment stressée et a même connue une chute de pression. J'étais rassurée. En fait, elle ressemblait à une certaine Marisol, amie proche de mon copain Drouin. Tsé, Drouin, une espèce de matante précoce. Même pas 30 ans mais déjà tellement matante. Épeurant, une Marisol auburn et marocaine.

Et le comble du choc culturel français, la conférence de Howard Zinn.

J'aime la bière. J'adore le jus de tomate. Mais je suis absolument incapable de supporter un mélange des deux.

J'aime les Français. J'aime aussi les personnes âgées. Mais je suis absolument incapable de supporter un mélange des deux. Or, hier, c'était vraiment le cercle de l'âge d'or du Monde Diplomatique. Il y a même eu de la bataille au micro. Ça y allait de commentaires déplacés en traduction simultanée complètement fausse. La "traductrice" était une "spécialiste" de l'oeuvre de Zinn mais absolument pas une traductrice. Elle dit: "military force" quand Zinn dit "violence" et, encore pire, "Kosovo" quand lui a dit "Yugoslavia". Les questions posées n'étaient pas des questions mais plutôt des allocutions pour montrer l'éloquence et la culture de la personne au micro. Bref, un désastre de conférence.

Et Howard Zinn. Très bien. Il a parlé seulement une quinzaine de minutes, préférant prendre les questions de l'auditoire. Il s'est exprimé en français et a fait preuve d'une modestie et d'un sens de l'humour tout à fait mignon.

Sur ce je serai de retour dans moins de 3 semaines. Êtes-vous prêts?

Photo: un rouleau de cuivre égaré dans le métro.

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