samedi 17 janvier 2009

Outremangeurs non-anonymes?


Je crois avoir un bon rapport à la nourriture. Je me fous éperdument de mon poids (l'été dernier je me suis pesé pour la première fois en 2 ans environ), je crois que je suis en forme et je ne mange pas vraiment de "cochonneries" comme des chips ou du chocolat. Mais, cette semaine, un éclair à traversé mon esprit: pourquoi aie-je mangé un kilo de yogourt en quelques minutes?

Dans une épicerie québécoise, j'achète presque immanquablement un pot de yogourt "Méditerranée". Avec le plus haut taux de gras si possible: le yogourt qui goûte rien ça me fâche. Et, en arrivant en France, compte tenu du nom dudit yogourt j'avais pris pour acquis que dans un pays méditerranéen on vendrait du yogourt qui goûte. Hélas, la vie n'est pas si facile. Les Français mangent beaucoup de yogourt. Mais dans des pots minuscules. Or, même si Laure Waridel m'énerve profondément, je crois que j'ai quand même une certaine conscience écologique et le fait d'acheter un paquet de 30 petits pots de 50ml me choque. Je n'ai donc pas acheté de yogourt depuis mon arrivée. Ça, c'était avant que je comprenne la langue française. Du yogourt nature en français de France ils appellent ça du fromage blanc. Faut le savoir quand même. Mais, alors que le yogourt Liberté contient 8,5% de matières grasses, le fromage blanc Leader Price tourne autour du 20%. En revenant de l'épicerie, tout fier de ma trouvaille, je me suis installé pour travailler à l'ordinateur et puis... 1 kilo engouffré.

Ça m'a fait peur. Pour la première fois, je me suis demandé si j'avais un problème. Puis, l'idée m'a quitté l'esprit. Et là, je me suis souvenu de l'histoire des bagels.

Bien franchement, je n'ai pas déménagé à Montréal parce que la ville m'attirait. C'est plutôt que, à l'époque, Québec était contaminée d'imbéciles faisant des manifestations en voiture pour l'Opération Scorpion et le journal de Québec titrait : "Plus de monde qu'au Sommet" pour parler de la manifestation des auditeurs de CHOI Radio X. Disons que je voulais aller voir si l'herbe était plus verte dans la cour du voisin. De fait, comme la moitié de Roberval vit autour de la rue Parthenais à Montréal (où j'ai déménagé), sans compter les exilés de Québec comme moi, la vie dans la seule ville au Québec était relativement plaisante. Mais, je n'aimais quand même pas Montréal.

Je commence à changer. Et, certains endroits me manquent réellement. Non seulement le Dieu du Ciel, probablement la meilleure micro-brasserie au Québec mais aussi les bagels. Car, dans le Mile-End, il y a deux écoles de pensée qui à mon avis sont absolument irréconciliables. Les bagels Fairmount et les bagels St-Viateur.

Non seulement les deux boulangeries sont à environ 50 mètres de distance mais elles sont aussi ouvertes 24h. Et il n'y a pas grand chose d'aussi apaisant qu'un bagel à 3h du matin. Surtout quand il coûte 80 cennes et qu'il sort droit du four, servi par un des multiples immigrants du tango de Gérald Godin.

L'été dernier, en se promenant avec Danielle, nous sommes arrêtés à Fairmount (St-Viateur pour moi est définitivement la lie du bagel et ne me parlez surtout pas de prétendus bagels de New-York) pour acheter un beau sac de 6: graines de sésame. (Je suis encore convaincu que les graines de pavot provoquent des hallucinations). Danielle a mangé un bagel et elle est partie travailler je crois. J'ai donc mangé les 5 autres bagels en environ 30 minutes pour ensuite m'endormir/perdre connaissance. À son retour, Danielle m'a chicané comme on chicanerait un petit chien. J'avais vraiment honte. Mais, le bien était fait: j'avais mangé 5 bagels.

L'histoire en est restée là jusqu'à ce que je mange un kilo de yogourt/fromage blanc. Là, personne était là pour me chicaner sauf la fameuse conscience. Je fais donc mon mea culpa sur ce blog. Souhaitez moi que ça n'arrive plus. Quoi que c'est vraiment bon du yogourt.

Au fait, sur le merveilleux wikipedia, j'ai appris qu'il y a polémique sur l'invention des bagels mais qu'une hypothèse est qu'ils aient été inventés pour saluer le courage du roi de Pologne qui venait de sauver l'Autriche. Ça tombe bien, je m'en vais en Autriche dans 3 semaines.

P.S. L'adresse du blog de LP et de Karine en voyage en Amérique centrale: http://voyageenamerique-kclp.blogspot.com/
Photo: La tyrannique serveuse du Resto U Mabillon (voilà Rémi!)

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mercredi 7 janvier 2009

La douce odeur réconfortante des biscuits soda


Ça fait longtemps que j'ai pas écrit sur ce vénérable blog. Et pourtant. J'ai visité Paris et ses monuments. Et même Barcelone. Barcelone, pas mal. L'architecture est vraiment d'une bande dessinée. On dirait que plus aucune règle ne tient. Et ces Catalans semblent originaux. Autant que les Basques. Mais tout aussi durs d'approche.

Mais, ce qui est particulièrement marquant en ce moment à Paris c'est assurément la température. Il a fait -12 cette semaine. Je sais pas si vous avez une idée de ce que ça représente pour le Parisien moyen. Ok, disons que dimanche passé la température minimum de Regina était de -38,9. C'est de cet ordre là. Mais avouons le, on s'en fiche royalement de la température en Saskatchewan. Mais à Paris par-exemple... Ces Parisiens déguisés en touaregs polaires sont tout simplement ridicules.

Mais, le froid m'a permis de renouer avec quelque chose qui m'est précieux: l'odeur des biscuits soda. Je devais avoir environ 5 ans quand, pour la première fois, je pensai que l'odeur de l'haleine dans le foulard (ou la cagoule) rappelle les biscuits soda. Probablement que 99% des personnes qui liront ça penseront que je suis complètement fou. Je persiste. Le souffle humain (au moins le mien) passé à travers le filet d'un foulard sent les biscuits soda. Ça doit faire au moins 2 ans que j'ai pas mangé de biscuits soda mais l'effet est le même.

Et là soudainement il semble qu'on est mieux dans cette ville. Les dernières semaines avec Danielle se sont bien passées et m'ont permis de découvrir l'endroit où je vis, mais là, le froid et l'impossibilité de le fuir me force à comprendre que cet endroit c'est aussi un peu mon chez-moi.

En plus de renouer avec cette odeur me rappelant mon enfance j'ai aussi pu renouer avec la bureaucratie française. Pour choisir nos cours de la session prochaine, on a ... 4 heures. C'est tout. Et moi, j'ai oublié la date du choix de cours et aux heures précisées je dormais paisiblement. Vous avez aucune idée du niaisage que j'ai dû subir par la suite.

En perspective, un vrai mois d'université. La fin de session en France est moins intense qu'au Québec mais je commence à sentir la différence entre un programme de recherche et un programme "professionel". La recherche ça prend vraiment de la discipline personnelle. Je vous reviens là-dessus.

En photo: drapeau antifasciste lors du match de soccer amical Catalogne-Colombie.

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