lundi 31 décembre 2007

La mala educación


Je crois n'avoir pas été assez clair dans mon précédent message. Je n'ai pas donné d'exemple de filles de 16 ans. Voyez-vous il y avait le sosi exact de Cassandra dans Wayne's World. Troublant non? Hé oui, une Cassandra de 16 ans qui avait un t-shirt de Simple Plan.

Le message suivant ne portera cependant pas sur les demoiselles de 16 ans mais plutôt sur le mélange entre différence culturelle et colonisme aigu.Car le différence est parfois très mince entre le manque extrême de savoir vivre et le simple choc culturel. J'explique. Je vous ai déjà parlé de ces gens qui jettent leurs déchets dans la rivière. Bon, ils ne sont pas l'exception mais plutôt la règle pas mal partout en Amérique latine. Disons que c'est une différence culturelle. Dans notre guide de voyage ils disent que c'est un "eye-sore", ça "raque" les yeux. L'expression est pas mal juste. Mais, lorsque tout le monde tente de dépasser dans une file la patience du touriste québécois diminue proportionellement à son temps d'attente qui augmente. Le Venezuela fournit des cas assez abusifs de ce genre.
Les filles ayant voyagé dans le coin auront sans doute subi les sifflements et autres sons animaliers associés à leur passage. Est-ce exotique ou simplement universellement colon? Mais nous en sommes aussi témoins.
Au cours d'un match de baseball enlevant (?) à Caracas ma voisine d'estrade me demande ce que je pense des filles vénézuéliennes. Un dilemme s'ouvre à moi. Comme elle vient accompagné si je dit que je les trouve jolies peut-être vais-je susciter de la jalousie ou quelque chose comme ça. Et comme une semaine plus tôt Rémi et moi avons été accidentellement attaqué par une horde de hooligans colombiens nous lançant des bouteilles, disont que je suis un peu prudent avec les fans de sport. Mais si je dit que je n'aime pas les filles vénézuéliennes c'est un peu rude avec la camarade d'estrade. Je répond donc quelque chose de plutôt vague du genre: "Hee oui, je les trouve pas mal mais je sais pas, en tout cas, les Colombiennes, pis en fait, corolairement, c'est ça." Le conjoint de ma voisine s'interpose. Il me dit, en faisant parler ses mains : "T'es malade! Elles sont bonnes" Et là, il entreprend de me décrire le comment du pourquoi. Il joint ses pouces ensembles et ses index de manière à former un trou. Vous voyez le genre. Et là, en gestes et en sons il m'explique le tout. Pathétique. J'aurais pourtant dû me douter que c'était un colon. Plus tôt dans le match, lorsque son équipe marque il fait semblant de se masturber dans la face de sa blonde (qui prend pour l'autre équipe)...Tout ça pour dire que c'est un manque de savoir-vivre grave. Mais ça a passé inaperçu. Faut dire que tout le monde se lançait des verres complets de bière sur la tête, incluant Rémi et moi. (Nous étions receveurs...) Lorsqu'on se lève dans la 9ième manche, une quinzaine de personnes saluent notre sortie par des applaudissements et des cris. Et pourtant, on a été les 2 personnes les plus civilisées de ce stade. Quoi en penser?

Ont est définitivement bonasses. Je me fait dépasser dans une file et je fais un sourire niais. Pourquoi? Tout comme pour l'épisode de l'Irlandais je préfère renoncer que lutter. Suis-je lâche? Est-ce que je manque de personalité?

Le comble. Nous allons fêter Noël dans les bois, dans un shack tenu par une Colombienne et un British tout ce qu'il y a de plus British. Le matin, on part avec notre guide aux pieds nus mais, avant notre départ, la mère de la madame qui nous reçoit décide de nous peindre le visage. Devant mon air dubitatif elle explique que la peinture rouge qu'elle tient dans un bouchon de Coke est un anti-moustique traditionnel, etc. Je ne veux pas me faire peindre la face mais j'obéis. Comme un épas, pas un épais, un épas, c'est encore pire. Elle me fait donc un espèce de motif de tigre autour de la bouche et on s'en va avec notre guide autochtone, nous, déguisés en touristes se prenant pour des sauvages. J'ai tellement honte, je veux disparaître. Mais pourquoi me suis-je laissé faire?


Quoi que cette dame voulait bien faire. Pas comme ceux qui dépassent dans les files. Mais parfois je me dit que le Québec n'est pas pourtant mieux avec ses chauffards peu courtois. Et les barbares des régions qui se tiennent à gauche dans l'escalier mécanique du métro de Montréal vont se le faire dire. Tout comme l'incompréhension se lira sur le visage du Montréalais ne voyant pas de file aux arrêts d' autobus à Québec.

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dimanche 23 décembre 2007

Le laboratoire Dom Manoel


C'est fait. Ou presque. Le périple amazonien est bien entâmé. Car nous revenons à peine de 7 jours de "croisière" sur le fleuve Amazone. Partis de Manaus et de son théâtre nous sommes arrivés aux 3 frontières, cette fusion de ville brésilienne, colombienne et péruvienne.

J'aurais finalement passé environ 10 jours au Brésil. Après ce trop court séjour voici quelques informations encyclopédiques sur les Brésiliens, les Brésiliennes rencontrés.

On me reprochera mon trop petit échantillon, environ 200 sujets entassés pour 7 jours sur un bateau avec une capacité de 141 passagers.

Les hommes brésiliens sont fort sympatiques, souriants et fêtards. Dans leur environnement naturel, le pont supérieur du bateau Dom Manoel, ils se plaisent à danser en bédaine sur les même 3 disques, harceler les filles, lancer des feux d'artifice et boire de la bière, surtout en après-midi. La mauvaise habitude de se suicider semble toujours présente, au grand dam des autres passagers. De plus, certains semblent intimes avec la prostituée du bateau (assurément au moins une, peut-être plus)

Les Brésiliennes quant à elles ont comme habitude d'être mères mono-parentales, de nourrir leur bébé au Coca-Cola (ou à l'occasion au Fanta). Elles se passionnent pour la manucure et la majorité se bleachent le poil sur les bras. Du côté vestimentaire... hé bien. Plutôt léger. Certaines osent le string brésilien, la majorité se contente de mini-shorts. Certaines s'illustrent néanmoins en portant des bobettes par-dessus des leggings.

Du côté des bébés, le vomissement est de mise. Les aînés sont pratiquement inexistant, en tout cas, sur le Dom Manoel sauf une vieille madame aux cheveux jaunes qui mangent par terre en me rappellant Gandhi.

Ce qui unit les différents Brésiliens se résume en 2 points: 1. Lancer ses déchets dans la rivière. 2. Ne pas parler espagnol.

Mais je vous présente ici la partie la plus troublante du voyage: l'impossibilité presqu'absolue d'évaluer l'âge des gens, surtout les jeunes filles. Mais vraiment difficile car ces Brésiliennes sont virées folles pour les 2 touristes québécois. Au point, que j'ai regretté de ne pas avoir amené un faux anneau de mariage.

Un comportement tout à fait inédit, et désagréable. Mais de ces femmes qui disent: "Viens en avant on va s'embrasser" l'âge est un facteur mystérieux. Nous ne sommes pas les premiers à le remarquer. Mario Vargas Llosa en parlait déjà il y a plus de 30 ans dans "Pantaleon y las visitadoras". Les amazoniennes de 15 ans sont des femmes. Point. Ça ne veut pourtant pas dire que ça cadre avec des québécois. Or, les hommes de 50 ans sont tout à fait volontaires pour avoir des rapports avec ces adolescentes. Une passagère VIP (parente de la propriétaire du bateau) fait la remarque suivant à Rémi: "Trouves tu que les Brésiliennes sont comme les crevettes? Elles sont bonnes quand tu enlèves leur tête". Ouch! C'est cru.

Une femme vient s'installer à côté de mon hamac (à côté c'est à dire à 2 cm de ma face). Elle essaie de me jaser ça, me flatte le menton. Je suis ennuyé. Et j'essaie d'évaluer son âge. Entre 20 et 40 ans a été mon approximation la plus précise. Mentalement, je croyais environ 32 ou 33. Je regarde sa carte d'identité. 1984. Je m'étouffe.

À 23 ans elle en paraît presque le double, pesant environ 60 livres mouillée. Un paquet d'os. Incroyable ce que l'Amazonie peut faire à un corps humain.

Une autre femme. Quand je l'ai vu j'ai tout de suite penser à ma canne de thon. Car on a acheté du thon avant de partir mais on a pas d'ouvre-canne. En blague je me disais, "on trouvera l'aîné du bateau et il me l'ouvrira avec son unique dent". Je croyais blagué. Cette personne existe. Elle m'a même glissé un condom à la main. Je suis resté terrifié.

Tout ça pour dire qu'on s'amuse bien au Brésil, dans ce Belindia. Ce mélange de Belgique et de India. 10 jours dans une région entouré des mêmes personnes mon échantillon est décidément petit. Petit mais inoubliable.

Au fait, joyeux Noel à tous. Sur la carte, où nous célébrerons Noël et notre itinéraire.

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mercredi 12 décembre 2007

Notre Amerique... et notre Biélorussie.


Les plus férus en littérature latinoaméricaine auront flairé la référence au grand poete cubain José Marti dans le titre de mon message précédent. Continuons donc la discussion sur "Notre Amérique". Car apres mon message sur Sumapaz, qui était fort optimiste, je suis maintenant au Venezuela, un autre pays ou ca brasse pas mal.

J'ai écrit ma these de fin de bacc. sur le Venezuela et plus j'en sais plus la situation m'apparait complexe. Je ne vais pas ici faire comme tant de journalistes ou commentateurs "p'tits bourgeois incurables qui parlent pas, qu'écrivent pas, qui bavent". Car j'ai déja bavé assez sur la figure de Chavez il y a 2 ans.
Non, je vais tenter de ne pas baver. Car il y a au Venezuela quelque chose de perceptible et de troublant: l'espérance de changer l'histoire. Quand est-ce la derniere fois que vous avez ressenti ca vous? En allant visiter une usine occupée par des résidants de Petare qui s'organisent en petites coopératives d'ébénistes, de comptables, de tisserands, etc on comprend que quelque chose de différent se trame ici. Mais il reste encore énormément a faire... On est toujours loin du film La Prise de Naomi Klein.

Mais il y a quelque chose d'extremement romantique dans cette volonté de changer l'histoire. Plus que la changer, voire de la tromper. Car dans nos livres d'histoire on a appris que le communisme a échoué. Un pays sorti de nulle part, assis sur une marre de pétrole, tente de prouver aux historiens qu'ils ont parlé trop vite. Toute cette histoire me rappelle le mignon film "Harold et Maude".

Car "Harold et Maude" est avant tout une histoire d'amour impossible entre un jeune homme morbide de 18 ans et une dame heureuse de 79 ans. Un pays qui en 2007 tente de devenir socialiste me semble un peu comme ca. Improbable mais attendrissant. D'autant plus que cette tentative de socialisme a été, jusqu'a maintenant, fort respectueuse des droits humains et de la dignité des personnes.

Et en parlant avec des militants on se rend vite compte que ce n'est pas le paradis socialiste ou tout le monde chante et danse. Corruption, bureaucratie, rien n'y échappe. Mais il y a tout de meme la volonté de se dépasser, de changer la société. Pour le mieux. Je ne peux que lever mon chapeau. Car des ces millions de personnes qui se disent "chavistes" tous ne sont pas de pauvres imbéciles qui croient en un Messie. En discutant avec Manuel, un ami qui m'avait hébergé il y a 2 ans, je vois qu'il ne se fait pas d'illusion. Il est clairement lucide face a la situation. Lucide mais pas amorphe.

Il reste énormément a faire. Avec tous leurs errements les Vénézuéliens se sont mis au travail. Errements? Disons que les nouveaux liens entre le Venezuela et le peuple "frere" de Biélorussie (la derniere dictature d'Europe) me laisse plutot perplexe. En fait, ce n'est certainement pas pire que notre traité de libre-échange avec la Colombie, non?

Les Vénézuéliens se sont mis en marche. Et nous?

P.S. Des photos de Rémi http://remi.g-noc.net/gallery/main.php?g2_itemId=239091

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dimanche 2 décembre 2007

Un oasis dans Notre Amérique


Vos nouvelles sont problement pleines de nouvelles sur la Colombie et leur otage la plus connue, Ingrid Betancourt. Ici aussi. Mais ce qu'on attend aux nouvelles est parfois fort différent de ce qui se passe sur le terrain.

Pensez au pire de ce qu'on entend sur le régime cubain. Des journalistes en prison, un syndicat unique contrôlé par le pouvoir, etc. Pensez au pire du régime chaviste. La liberté de la presse menacée selon certains. Un président omnipotent. Ok, prenez le pire de ces pays, multiplié le par 10 et vous aurez le gouvernement colombien d'Alvaro Uribe. Aux nouvelles cette semaine, un chef des paramilitaires, admet, sans broncher, avoir procédé à l'assassinat, attention, de 1500 personnes. Dans le même bulletin de nouvelles, un haut-gradé de l'armée sort d'une prison militaire pour avoir commandé l'assassinat de 50 paysans. Tout sourire, il blague: "Dire que je n'ai même pas vu le nouveau tramway de Bogota..." Et pendant ce temps le président fait des blagues à propos de son cellulaire.

Mais je ne vous écrit pas ce message seulement pour dénoncer les horreurs de la Colombie. Plusieurs parmi vous ont vu le film Good Bye Lenin, une merveilleuse histoire d'amour entre un fils et sa mère sur fond de débâcle du communisme allemand. Le même genre de nostalgie du communisme que dans les films de Kusturica dont je vous parlais récemment. Hé bien, si Alex dans Good Bye Lenine souhaite inventer un monde socialiste comme sa mère en rêverait, les habitants de Sumapaz en Colombie eux l'ont créé ce monde.

Sumapaz est une région rurale tout près de Bogota. En fait, c'est comme un arrondissement rural de la ville. Et nous avons eu la chance, voire le privilège d'y être invité. Sumapaz est un îlot commnuniste à quelques kilomètres de la capitale colombienne. Dur à croire mais vrai. Et ici nous sommes loin des goulags russes, des murs allemands et des tanks soviétiques. Sumapaz m'a en quelques sorte redonné un peu confiance en l'humanité, en la possibilité d'un monde plus juste, plus humain.

En accompagnant les professeurs de l'école artistique itinérante de Sumapaz nous avons pu rencontrer des instituteurs d'écoles, des étudiants, des paysans, une étudiante en anthropologie. Et tous concordent. Ici, à Sumapaz, nous sommes communistes. La meilleure preuve qu'ils disent la vérité: des soldats parcourent la campagne, établissent un campement à 50 mètres d'une école primaire, ont un check-point pour contrôler qui entre et qui sort de cet îlot.

Les paysans de Sumapaz ont toute une histoire de lutte et de résistance. Leurs enfants, qui fréquentent l'école sont aussi complètement distincts des étudiants du secondaire que nous connaissons.

Une chaleur, une curiosité et un esprit de solidarité sans égal se dégage d'eux. Quand ils comprennent que je parle français, un jeune garçon, Jason, à brûle-pourpoint me demande: "Récite moi un poème en français!". Je reste bouche-bée. Messemble que à 14 ans c'est étrange. Et les autres sont tout aussi adorables. Bien nourris, en forme, ils témoigne d'une affection surprenante pour leurs professeurs et leurs collègues de classe. Leur école, baptisé du nom d'un leader paysan de la région, est en parfait état. Un laboratoire informatique à la fine pointe. Et leurs professeurs? Ils ont la vocation. L'école est tellement isolée qu'ils y vivent. Pour un salaire de 400$ par mois.

Ces étudiants, dont certains font plus de 2h de route pour se rendre à l'école iront loin. Ceux qui iront le plus loin sont probablement ceux qui resterons dans la région. À travailler de la terre. Comme me le confie une jeune fille d'environ 16 ans : Il n'y a rien de mal à être paysan. Les plus doués se verront offrir d'aller étudier à Cuba ou au Venezuela. Gratuitement. Plus de 15 jeunes sur 80 gradués y sont déja. Et nos universités canadiennes, quand offrent-elles des bourses d'études à des fils de paysans colombiens?

Pendant ce temps, le gouvernement colombien tente de vendre le paramo de Sumapaz, le plateau montagneux le plus grand au monde. Une source d'eau infiniment précieuse. Mais les paysans et leurs enfants connaissent la valeur de ce territoire et sont près à le défendre.

Je sort de Sumapaz ébranlé. Ébranlé mais réjoui. Ici, les jeunes ne se disent pas communistes. Ils le sont. Pas besoin de faire des grafitis ou d'avoir des portraits de Lénine comme à l'Université Nationale à Bogota. L'utopie n'est pas morte. Longue vie à Sumapaz.

Rémi qui se fait réveiller à 5h le matin...

L'incroyable paramo de Sumapaz.

Des terroristes (selon le gouvernement colombien et probablement le Ministère des Affaires Étrangères canadien)

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lundi 26 novembre 2007

Pablo Escobar ce zoologiste

J'espère ne pas vous avoir saoûlé avec mes histoires de Kusturica et de réalisme magique mais je tiens à poursuivre dans la même veine. C'est que ce pays ne finit pas de me surprendre. En fait, si je vous demande de nommer un seul colombien à qui pensez-vous? À la merveilleuse Shakira? Non, à Pablo Escobar. Ok, vous verrez que celui-ci est partie intégrante du réalisme magique colombien.

Pablo Escobar, on le sait, a été un des hommes les plus puissants du monde en contrôlant le cartel de Medellín qui fournissait sans doute la moitié de la planète en cocaine. Mais, le type est plus excentrique. Hier, Rémi et moi, en plus de trois membres de la famille Pardo qui nous héberge, regardions des photos de famille sur un ordinateur. Déjà en soi c'est un peu particulier. Il faut dire qu'on était tous avachés sur un lit simple et que c'était la mère de la famille qui insistait pour regarder des images d'un zoo à 11h moins quart. Parmi les images du zoo il y a des éléphants, des zèbres, des tigres, brefs, pleins d'animaux exotiques. Au fait, j'avais déjà eu ma dose de zoo quand Rémi m'a trainé au zoo de Cali...

Mais la discussion de la famille Pardo sur les animaux du zoo prit une drôle de dérive. D'hippopotames ils se mirent à parler de Pablo Escobar... Et voici que l'on entend une légende urbaine comme seule la Colombie peut en inventer. Mme. Pardo de nous dire que Pablo Escobar a fait venir des hippopotames d'Afrique et que ceux-ci se sont reproduits et sont maintenant incontrôlables. On n'en est pas à notre première légende sur ledit Pablo.

Dans notre tout nouveau guide de voyage, le Lonely Planet 2001... on raconte que les barons de la drogue ont proposé aux politiciens de payer toute la dette extérieure du pays en échange d'une persécution moindre. Si c'est pas des bons payeurs d'impôts ça...

Mais, le truc des hippopotames il est vrai. Les 4 bêtes achetés par Escobar au coût de 3000$ par tête sont toujours vivantes. Et plusieurs années après la mort du baron de la drogue elles se portent plutôt bien. En fait, un peu trop bien. Les 4 sont devenues 16. Trop lourds pour être transportés, les hippopotames sèment la terreur chez les paysans qui occupent le domaine maintenant confisqué à la famille Escobar. Le gouvernement colombien a proposé de les donner mais personne n'est preneur.

Et pendant ce temps, les hippos se promènent en meute et bouffe la végétation locale. En plus de mystifier les spécialistes en étant les premiers de leur espèce à se reproduire hors d'Afrique.

Si c'est pas magique ça?

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dimanche 18 novembre 2007

Kusturica, ce Colombien


La Colombie. Je l'attendais avec impatience et je l'ai trouvée. En fait, pour ceux et celles qui lisent mon blog depuis un moment vous vous souviendrez de mes impressions de la Colombie lors de cette odyssée d'autobus entre Quito et Caracas. Et je continue d'etre charmé.

Car le style d'écriture de Gabriel Garcia-Marquez n'aurait pu voir le jour dans un autre pays. Il semble que tout dans la Colombie prédestinait cette terre a accoucher du réalisme magique. Le réalisme magique? Le terme fait sourire mais est étrangement approprié. Dans un univers tout a fait réaliste surgit quelque chose de surnaturel, de merveilleux, non vraiment, quelque chose de magique.

Vous avez vu le film Underground d'Emir Kusturica? Non? Allez le voir immédiatement. Tout va bien, tout est normal est un orchestre sort de nulle part, un singe prend les commandes, des animaux de ferme prennent la vedette. Un film réaliste, mais magique.

Et ce n'est pas un hasard que ce soit Kusturica qui soit passé maitre du genre au cinéma. Il est serbe. Ou plutot yougoslave. Dans un cours d'espagnol a l'université une camarade de classe, lorsqu'interrogée sur ses origines, répondait immanquablement, sans broncher : "Je suis yougoslave". Mais la Yougoslavie n'existe plus qu'elle se fait répondre dans tous les cas. "Elle existait a ma naissance."

Car, je ne suis jamais allé en Yougoslavie mais je l'imagine exactement comme je vis la Colombie en ce moment. Un capharnaüm de guerre civile, d'alcool et de fete. Un immense party ou tout le monde chante "Kalashnikov, kalashnikov" au son de Goran Bregovic et de l'Orchestre des Mariages et des Enterrements.

Et la Colombie a quelque chose d'insaisissable, un peu comme un pays qui n'est plus que dans le souvenir des gens. Un pays ou il y a une guerre civile, dit-on, mais qui ne s'arrete pas de vivre pour autant. Et plein de réalisme magique.

N'est-il pas magique que a Medellin, au coeur du plus grand producteur mondial de cocaine, Rémi se fasse carter pour acheter de l'alcool. Et comme dans Chat noir, chat blanc, un chat fait son apparition dans notre dortoir.

Et que dire de l'apparition soudaine et imprévue d'un bidet dans une salle de bain, n'est-ce pas magique ça? Oui, presque tout autant que celle de l'eau chaude dans une auberge de jeunesse de Medellin.

Mais, vraiment, il y a une chaleur, une passion qui est dur a saisir. Je sort rarement dans des "discotheque". Mais pourquoi, dites-moi, aie-je finit par danser avec une esthéticienne de 19 ans, petite grosse, qui s'appelle Jessica? Ca, nul ne le saura. Jamais je ne me verrais faire ca au Québec. Mais il y a ici un charme a dire, "Ok, merci, bonne soirée." et a rentrer chez soi. Un charme encore une fois insaisissable. Un petit quelque chose d'attendrissant, sans plus. Un peu comme Te souviens-tu de Dolly Bell ? toujours du grand Kusturica. Ou Dino, adolescent serbe, chante son amour pour une strip-teaseuse avec du rock italien. "Con ventiquattro mila baci..."

Colombie magique! Kusturica, un des plus grands!

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lundi 12 novembre 2007

Laisse béton

Honnêtement, je n'avais nullement l'intention de vous entretenir de questions existentielles dans ce message. Je voulais plutôt discourir sur la beauté du corail et la stupidité du capitaine qui nous mena en bateau du Panama à la Colombie. Panama, en passant, un pays fort étonnant et intéressant.

Hélas, je sort à peine d'une des nuits les plus folles de ma vie. Je ne saurais décrire les odeurs, les bruits, la moiteur assez bien pour que vous compreniez. Dans tous les cas, Rémi et moi avons été téléportés en plein dans un roman de Sergio Kokis Le pavillon des miroirs, la moiteur et les odeurs du Carnaval de Rio se sont déplacés à Cartagena en Colombie pour la fête d'Indépendance de la ville. En passant, Joana, c'est Rémi qui as ton livre...
Mais, qui dit fête de rue, dit alcool et qui dit alcool peut aussi vouloir dire gros colon qui veut se battre. Le colon en question, un Irlandais, jurais dur comme fer qu'un type tentait de lui voler son porte-feuille. Probablement vrai. Mais après lui avoir fait une clé de bras en plein milieu de la foule il s'est mis dans la tête (ou en fait dans l'apendice qui dépasse de ses épaules) de régler le compte du pauvre colombien. Eille, on est en Colombie!!! Il n'y a pas de raisons de se faire des peurs sur ce pays davantage que sur un autre, mais tu commences pas à chercher le trouble quand même. Pour vous faire comprendre, dans les fêtes de Quito, quand j'étais en Équateur, il y a eu 26 morts. Imaginant déjà la foule en train de lyncher l'Irlandais je m'interpose pour lui "suggérer" de lâcher le bras du pick-pocket, que puisqu'il ne s'est pas fait voler aussi bien en arrêter là, que davantage de trouble ne servira à rien. Bin vla tu pas que l'Irlandais se met à m'insulter et à me provoquer. Son amie en rajoute. On finira par s'en aller, se croisant les doigts pour qu'un Colombien plus prime que nous termine le cas du rasé irlandais à grands coups de chaîne de vélo. Laisse béton. Je crois que nous avons bien agi mais il reste que, par moments, la testostérone veut parler et que ce mec se méritait un bon coup de tête en plein nez. Au moins. Et, la vapeur, dans la société moderne, peut rarement être évacuée. Je dois dire que mes cours de kick-boxing ont fait des miracles à ce sujet. Il y a quelque chose de thérapeutique à frapper dans quelqu'un, à éviter les coups de l'adversaire et à aller prendre une pinte ensuite avec l'autre "joueur". Ok, j'ai l'air d'un psychopate comme ça mais, cette rudesse dans la camaderie doit libérer des toxines ou quelque chose comme ça parce que ça fait du bien.
En revenant sur le sujet des gros colons dans un bar cubain, un ami du pays de Galles y va de sa théorie. "Vous savez, les français vous avez une relation différente à l'alcool. Vous êtes plus posés et cherchez moins le trouble." La même théorie avait déjà été énoncée par Sophie, sur son blog que vous lisez sans doute. Mais pour de vrai, y a t'il quelque chose à comprendre à ce que notre principale chanson à boire commence par "Ami, ami" et que la seule chanson anglaise du type qui me vient en tête s'intitule "Drink, motherfucker, drink"? Et pourquoi, la quintessence de la bonne saoulerie termine pour moi en chantant à tue-tête Jonquière de Plume, J'ai couché dans mon char de Richard ou Hier encore d'Aznavour.
Mais au delà des habitudes de saoulerie différente, la nuit d'hier a soulevée la question de la violence. Ce n'est pas pour rien que le film Fight Club a fait une onde de choc aussi intense chez tant de jeunes. Mis à part la brutalité évidente du film ce qui en ressort va au-delà de la simple bataille. C'est le désoeuvrement de tant de jeunes occidentaux qui s'est vu mis à nu dans ce film. Comment oublier un passage comme: "La publicité nous fait courir après des voitures et des fringues, on fait des boulots qu'on déteste pour se payer des merdes qui ne nous servent à rien. On est les enfants oubliés de l'Histoire. On n'a pas de but ni de vraie place. On n'a pas de grande guerre. On n'a pas de grande dépression. Notre grande guerre est spirituelle. Notre grande dépression, c'est nos vies."

Je vous souhaite à tous et toutes un peu de kick-boxing et la sagesse de savoir quand ne pas s'en servir. Demain dans le journal, un Irlandais assassiné. J'en suis sûr...

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vendredi 2 novembre 2007

Gougounes et autres impertinences

Déjà le Panama! Car entre le Nicaragua et le Panama il y a aussi le Costa-Rica. Ces 3 pays nous ouvrent un univers de possibilités pour les comparer et les distinguer.

En quittant le Québec mes bagages étaient bien faits. Plutôt, je croyais avoir emmenés tout ce dont j'allais avoir besoin. Tout sauf un article: des gougounes. Car je savais pertinnement que j'allais avoir besoin de sandales pour prendre ma douche mais je repoussais la date fatidique de l'achat des dites gougounes constamment. Car, il en est de même pour le permis de conduire, c'est un mélange de paresse et de peur qui fait que je repousse l'échéancier depuis maintenant 6 ans... J'ai finalement acheté des gougounes au Mexique et un nouveau monde s'est offert à moi. Un monde qui m'attendais et que j'espérais avec appréhension, celui de la séparation des orteils. Aucun autre soulier ne provoque une rupture aussi violente entre les orteils que la gougoune. Le gros orteil est, par essence, séparée des autres. Il y a apartheid. Et les orteils peuvent être gentilement comparées à des pays. Car si le gros orteil domine sans l'ombre d'un doute le pied, on ne peut marcher que grâce à la présence des 4 dominées qui, malgré que majoritaires, restent discriminées, mises à côté. Le gros orteil, peut-être anxieux de disparaître sa domination, construit une barrière presque infranchissable. Je dit presque, parce que, comme moi, vous avez sans doute vécu l'expérience douloureuse d'un orteil qui, lorsqu'on descend une côte les pieds mouillés, passe de l'autre côté. Pénible, et bien éphémère. Or, certains orteils, fatigués de se faire écraser par le gros, ont tentés de s'organiser. Et ça donne parfois de drôle de résultats. Ainsi, dans les campagnes nicaraguaiennes on voit des tracteurs avec des drapeaux du Venezuela et de... l'Iran. En effet, le Nicaragua sandiniste tisse des liens avec l'Iran, ce pays de "l'axe du Mal". Le Guatemala a rétabli le mois dernier des relations diplomatiques avec la Corée du Nord. Mais le gros orteil ne reste pas impassible à cette organisation des petits. Les États-Unis ont donc réussies à faire signer au Costa-Rica un traité de libre-échange. Libre-échange? L'orteil costa-ricain, de taille moyenne, pourra passer l'autre côté de la courroie. Non. Évidemment. Libre-échange de tout sauf des humains. Les moins importants de l'affaire.

Et cette strap entre le gros orteil et les autres ne pourrait être plus claire que dans le cas du Panama. Demain, on fêtera à grand coup de drapeaux l'indépendance de Panama. Or, les pays de la région fêtent leur indépendance de l'Espagne. Panama célèbrera son indépendance de... la Colombie. En 1903, les États-Unis, anxieux de construire le canal de Panama, incitèrent les futurs Panaméens à se séparer de leurs frères et soeurs colombiens. La manoeuvre fut concluante et les USA controlèrent le Canal pendant près de 100 ans.
Quel avenir pour les petits orteils? Se couvrir de vernis pour attirer les spéculateurs fonciers comme au Costa Rica ou une révolution sandiniste pour unir les petits orteils comme au Nicaragua?

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dimanche 21 octobre 2007

Hors des ruisseaux battus

Soyons honnêtes, chacuns de nous, voyageurs, vivons une relation amour-haine avec les touristes. Car si Sartre a dit "L'enfer c'est les autres", à l'étranger "Les touristes ce sont les autres". Et en quittant le Guatemala on a dû se poser la fameuse question: Honduras ou Salvador. Pas évident, admettons le. On a opté pour le deuxième choix en tentant de découvrir le paradis perdu, hors des sentiers battus et ignorés des touristes (et de leur Lonely Planet). Erreur. Car si certains endroits ont une reputation surfaites et comptes beaucoup trop de touristes qu'ils n'en mériteraient, il existe très peu d'oasis de beauté et de plaisir que les touristes n'aient pas foulés. Le Salvador ne fait pas exception.

Il n'y a pas de touristes. Pour une bonne raison, c'est laid et plate. Et vlan! Et notre aventure avec l'eau y débuta. À San Salvador l'hôtel où on échoue n'a pas d'eau courante. Super. En arrivant, le gars de la réception nous demande "Vous allez où? Managua? San José?" Wow, on arrive à peine dans le pays qu'on nous souhaite de partir. On aurait dû comprendre sur le champ. On donnera une 2ième chance au pays en allant sur la côte. On est les seuls dans l'hôtel. La place est déserte. En finira par boire du rhum et oublier de boire de l'eau. Rémi, en plein milieu de la nuit (Ok, il était 23h mais comme on a pris l'habitude de se coucher à 20h30, ça parait tard). Donc, Rémi pendant la nuit souhaite boire de l'eau. Le dépanneur est ouvert mais la madame de l'hôtel désert nous a embarré dans la place. Très gentil. Il a soudain une idée de génie. "Tsé, t'as amené du liquide pour traiter l'eau..." Et je lui demande "Traiter quelle eau?". L'eau courante de l'endroit a été coupée. Pendant ce temps Rémi délire pour de l'eau. Il sous-entend que peut-être l'eau de la piscine est pas si pire...

On quitte le lendemain. Assoifés. Direction Nicaragua. On s'y rendra en barque qui nous mouillera jusqu'aux os. Et ô malheur, la seule affaire qu'il ne fallait pas tremper prend la flotte. Le passeport. Je déteste le Salvador. On arrive au Nicaragua, à Potosi plus précisément. Un bled perdu où on nous dit qu'on restera prisonnier. Les pluies torrentielles des jours précédents ont détruies la route et personne ne souhaite nous donner de lift en 4x4. On s'en sortira avec le boulanger. Dans la boîte du pick-up on jase du Canada. En parlant de la bouette qui nous inonde on enchaine en discutant des pneus. "Au Canada on met des pneus spéciaux pour l'hiver". Il dit: "Ah oui, pour la glace pis... comment on appelle ça donc... Ah oui, la neige." C'était magique que de parler avec un mec qui en connaissait pas mal sur le Canada mais qui a oublié le mot "neige". Dans le pick-up il commence à pleuvoir. 3 jours plus tard cette pluie n'a pas arrêté. Il pleut continuellement. Déprimant.

Et ces touristes... Notre dernier hostel datait de Livingston (celui avec le monde tous-nus) Arriver à Leon, Nicaragua a été une délivrance. J'étais en manque de ma dose d'Israéliens, d'Australiens épais et d'Américains qui boivent à 9h le matin. C'est bizarre non? Après 48h je deviens aggressif et je maudis tous ces touristes mais 10 jours sans eux et je m'en ennuie. Car certains sont haissables. Dans un marché autochtones de Chichicastenango, une blance qui tente de photographier une indienne avec un appareil photo à zoom géant. La maya se cache le visage, elle semble apeurée. La gringa, à 1 m de la femme n'en démord pas et continue de braquer l'indienne avec l'appareil photo. Dégoutant. Ou bien, une madame et sa fille, touristes américains, qui demande à un jeune touriste américain de leur céder sa place dans un autobus pour qu'elles puissent s'asseoir ensembles. Le gars répond: "Non". Du jamais vu.

Tout ça pour dire que je m'ennuyais de ces touristes ce qui est paradoxal puisque j'en suis un qui, comme tous les autres, refuse de s'assumer.

En passant, le Salvador compte les chiens les plus maigres de l'histoire de l'humanité. En développement international on a plein d'indicateurs pour mesurer la prospérité d'un pays. Le revenu moyen, l'alphabétisation, etc. Mais la maigreur des chiens devraient figurer dans les statistiques de l'ONU, je vous jure. Vraiment révélateur.

Aussi, je vous remercie de me lire... et de laisser des commentaires. Vous avez été 114 à me lire jusqu'à maintenant depuis des endroits aussi disparates que Ville Vanier, Londres ou Bologne. Merci de suivre nos aventures.

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jeudi 18 octobre 2007

Edouard


Tout simplement pour féliciter Pierre-Marc ( le frère de Rémi) et Marie-Claude, sa copine, pour leur nouveau bébé...

Rémi est maintenant mononc et court les marchés pour gater son neveu...

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lundi 15 octobre 2007

De la drogue, des femmes et dla bière nom de Dieu!


Il semble que tellement de choses se sont deroulées depuis le dernier message de ce blog que je n'ai aucune idée de quoi vous causer. En fait, depuis la dernière semaine nous avons residé 5 jours avec environ 25 baby-boomers québécois pour faire du bénévolat avec une ONG de Thetford-Mines. Vous imaginez bien que je pourrais déblatérer longtemps sur les carrés aux dattes, les grands-peres dans le sirop ou la tarte aux sucres de Lucette.

Tout autant que sur les bénévoles, des personnages, sans exception. En fait, nous sommes allés dans l'ancienne capitale du Guatemala, Antigua Guatemala pour faire les touristes. C'est là que la section bière entre en jeu. Après un nombre relativement restreint de consommations d'alcool (qui m'ont quand même amenées à chanter du Renaud avec des Belges et à rencontrer une fille de St-Pierre, Ile d'Orleans), hé bien, le lendemain, j'ai subi. Rémi qui doutait de l'humanité de mon estomac en a eu le coeur net. Mais si ce message s'intitule « De la drogue, des femmes et dla bière nom de Dieu! » c'est bien a cause des villages autour du lac Atitlan au Guatemala. Car si Panajachel est surnommé Gringotenango, on en a vu de toutes les couleurs dans les autres villages aussi. En fait, en débarquant du bus qui nous mena du village de Chichicastenango a Panajachel, des gamins nous proposent un service de barques vers les villages environnants. "San Marco, Santiago, San Pedro...gas. Et là ça commence. "Weed, Haschich, Champiñones". Je lui ai fait énumérer toutes les drogues qu'il connaissait. On prend la barque vers Santiago et on rencontre le Tout-Puissant. En fait, à Santiago Atitlan, un village modeste, il y a au moins 20 églises évangeliques. Et pas des petites. On y est un dimanche soir. Ça chante et ça danse. Tout le monde a une Bible sous le bras. Même l'Eglise catholique est pleine à craquer que le monde se presse sur le portique pour voir la messe. On entendra les évangeliques chanter même après que l'on soit au lit (Ok, on a été se coucher vers 20h30 mais quand même) Le lendemain matin à 5h des drôles de hurlements. On demande a un villageois. "Des évangeliques qui chantent." Wow! Du matin au soir. J'oubliais de dire, les murs de la ville sont tapissés de "Jésus est ton ami", "Dieu changera ta vie", etc. Le dimanche soir on a bien essayé de trouver de la bière... Pas évident avec ces évangéliques. Ils la cachent derrière les bouteilles de coca et d'eau...Au matin, après les chants, on se dirige vers San Pedro, un repère de hippies selon notre guide de voyage. À l'arrivée on nous attend aussi: "Lanchas, kayaks, women to rent." Quoi, "women to rent"?

On croyait avoir bouclé la boucle. Drogue, prostitution et évangeliques chanteurs. Mais non. On aboutit, guidés par des enfants dont un a une moitié de ballon sur la tête en guise de chapeau, dans le genre de cabanon d'une maison où l'effigie de Maximon nous attend. Maximon c'est un genre d'idole maya que les villageois célèbrent malgré la réprobation des pasteurs et curés de tous genre. Un cigare dans la bouche, la statue est éclairée par des cierges. Un homme lui parle avec insistance, une chanson de carte de Noél se fait entendre dans la pièce enfumée. Ça donne le goût, non?

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lundi 8 octobre 2007

Mes vacances en Israël


Ok, je vous avais promis de vous entretenir des sites archéologiques que nous avons visités. Brièvement, nous furent à Teotihuacan, près de Mexico, Monte Alban, repère des Toltèques, Palenque, un cité maya au Chiapas et Tikal, capitale maya au Guatemala. Chacun de ces complexes de ruines était fort intéressant à sa manière. Or, pendant les dernières semaines j’ai été en contact avec une autre culture millénaire : les Juifs. En effet, Nous avons croisés davantage d’Israéliens que d’Américains, d’Allemands ou de Québécois. J’ai été comblé.

En fait, quand j’ai énuméré les sites archéologiques que nous avons visités j’ai omis de mentionner la ville de Mexico. Car, au Mexique, on ne parle pas des cultures pré-colombiennes mais bien pré-cortésiennes je me dois de vous causer de Cortes.

Hernan Cortes est un personnage fabuleux. Plus grand que nature. Un méga rudos. Le genre de rudos qui avec une couple de ses chums avides d’or réussit à conquérir une civilisation grandiose comme celle des Aztèques. Mais Cortes avant d’être le méga rudos conquistador est aussi un stratège imparable. En fait, il a réussit à vaincre l’empereur aztèque Moctezuma non seulement sans l’accord des Aztèques (évidemment) mais aussi sans l’accord de ses propres hommes.

Ses récits de voyage intitulés humblement « Comment j’ai conquis les Aztèques par Hernan Cortès » sont un bijou d’anthropologie. Cortes a aussi été le premier papa mexicain, la maman étant une autochtone connue sous le nom de Malinche, personnage tout aussi fascinant. Mais lorsque Cortes arriva au Mexique, qu’il se mit en tête de sacrer une volée aux Aztèques 100 fois plus nombreux que ses hommes, que fit-il? Il brûla ses bateaux. (Ça c’est la légende, on fait, il les fit démonter. Mais quand même). Et pourquoi donc? Car en démontant les bateaux, les marins de Cortes se trouvèrent complètement impuissants. Empêchés de se mutinés, ils durent obéir à Cortes pour survivre sur la terre ferme. C’est là que les Israéliens embarquent.

90% des Israéliens que nous avons rencontrés viennent tout juste de terminer leur service militaire obligatoire de 2 à 3 ans selon le sexe. Tout comme les hommes de Cortes ils furent privés de leur liberté par des maîtres qui, pour certains, sont d’authentiques conquistador modernes. Et que disent ces Israéliens rescapés de l’armée. Pas grand chose. Ils restent entre eux et se parlent en hébreux. Comme les hommes de Cortes, très peu nous feront connaître leur vision du monde. J’ai bien essayé d’en savoir plus. Je suis tombé sur un authentique redneck de Tel-Aviv qui souhaite exterminer les Palestiniens et que Israël envahisse la bande de Gaza, qui, dit-il, nous appartient déjà de toute façon. Un autre, beaucoup plus discret, nous enseigne un jeu de carte, Yaniv. Plus sympatique, il explique : « Les bonnes personnes ne restent pas dans l’armée. Autrefois, c’était pour défendre son pays, aujourd’hui on occupe un territoire. » Sur son sac à dos, un petit macaron : « War is Over, if you want it ». Il a néanmoins fait partie d’une troupe d’élite de l’armée. Après que ce dernier ait quitté notre hostel de Livingston, on continuera quand même à jouer à Yaniv, avec des Hollandaises, Américaines, etc. Puis, lors de notre dernière soirée à Livingston, ce port des Caraïbes peuplé de Noirs Garifunas, je quitterai les touristes obsédés sexuels pour aller danser avec une designer graphique de 29 ans. Israélienne évidemment. Avec davantage de recul, elle m’explique comment son père, un socialiste qui a émigré d’Argentine et participé à la guerre contre le Liban en 1982 est maintenant pro-palestinien. Trop dit-elle. Je retourne à l’hostel. 12 personnes sont assises autour de la table. Complètement nues. Il n’y a pas d’Israéliens. Je vais me coucher.

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lundi 1 octobre 2007

Choc culturel



Rémi et moi quitterons bientot le Mexique. En fait, au moment ou vous lisez ces lignes nous sommes probablement déjà au Guatemala. Je vous enverrai un message après notre passage dans les ruines de Tikal question de se pencher sur les civilisations pré-colombiennes. Mais pour l´instant restons en à des enjeux plus légers: le surf et la révolution.

Car après Puebla et Oaxaca on a été faire du surf à Puerto Escondido, sur la cote Pacifique. Et Puerto Escondido, petit village touristique, peut se vanter d'avoir les vagues qui cassent le plus rapidement au monde. C'est donc un oasis "baba cool" comme le dit le routard oú les surfeurs trainant leurs planches et leur attitude se rassemblent dans une bulle. Et le surf? Pas facile. Avec une vague (rassurez-vous il y avait des plages pour débutants), il y a sommes toutes 3 options. 1- Voguer, 2-Laisser passer la vague, 3-Se faire ramasser.

Voguer. C'est un peu ce qu'on a fait avec le Mexique. On a parcouru le pays en 3 semaines. J'ai réussi à surfer une seule vague aussi.

Laisser passer la vague. Ça a été l'action la plus commune lors des séances de surf. Il faut trouver "La" bonne. En voyageant on a aussi consciemment et inconsciemment omis de visiter tant d'endroits. Difficile de ne pas etre amer mais, c'est dur à expliquer, on a pas tout notre temps meme si on voyage pendant des mois. Le Mexique est un pays si riche, si complexe que l'on pourrait y passer un an, si ce n'est une vie à essayer de le déchiffrer et à le surfer.

Se faire ramasser. Ça c'est quand tu quittes Puerto Escondido pour le Chiapas. Le Chiapas est cette région mexicaine où une guérilla, l'Armée Zapatiste de Libération Nationale, s'est soulevée en 1994 et tente depuis ce temps de créer des zones autonomes dans la région. On a quitté la bulle de Puerto Escondido et deux jours plus tard, Antoine, un ami de McGill habitant au Chiapas nous parlait sur son cellulaire, nous disant que dans un village pas loin c'était très chaud, que les paramilitaires avaient menacé une communauté zapatiste, etc.

L'image que je me faisais des Zapatistes n'était absolument pas conforme à la complexité de la situation politique mexicaine. En fait, je croyais que la présence zapatiste au Chiapas, dans des villes comme San Cristobal, Palenque ou d'autres serait évidentes, voire que le groupe contrôlerait effectivement ces villes et que les Zapatistes y seraient majoritaires. Erreur. En fait, à San Cristobal ce ne sont pas les graffitis et magnifiques pochoirs qui manquent mais c'est beaucoup plus compliqué que ça. On a aussi la chance de passer par le Chiapas pendant les élections municipales.

On s'est donc rendu à San Andres Sakamch'en de los Pobres pour l'ouverture du marché. En fait, ce village de 6000 personnes, surtout des Totzils, une ethnie autochtone, est divisé. Il y a environ 60% de zapatistes. Les autres sont probablement partisans du PRI, le parti qui a dirigé le Mexique pendant 70 ans. En fait, pour distinguer les Zapatistes des Priistes et des autres, pas évident. Les Zapatistes ne boivent pas d'alcool, c'est sûrement ce qui, pour les étrangers que nous sommes, est un signe distinctif le plus facile à identifier.

Ce qui distingue sans doute la rébellion zapatiste c'est la bonté. Différentes des autres armées révolutionnaires, l'EZLN ne prend pas les armes. Elle demeure armée mais ne combat pas. Étrange. Et la lutte pour l'autonomie de l'État n'est pas de tout repos. Car chez nous l'existence de "l'État", une structure de pouvoir et de gouvernement particulière va pas mal de soi. Les fonctions de l'État sont débattues mais son existence est rarement remise en question. Les Zapatistes souhaitent vivre à l'écart de l´État, de son système de justice, de ses impôts, de ses militaires et de son système éducatif. Ainsi, à San Andres les Zapatistes ont refusé d'utiliser le marché construit par l'État. Ils l'ont par la suite occupé (tout comme l'école et l'hôtel de ville) et ont instauré des services autonomes dans ces bâtiments. Le marché est maintenant fonctionnel, avec eau potable et électricité. Et ce, sans l'appui de l'État, ce qui enrage les détracteurs des Zapatistes, avec, en premier lieu, les partisans du PRI. Alors que les Zapatistes sont menacés de mort par des groupes paramilitaires proches du PRI, ils consacreront une partie du marché aux familles priistes. Par bonté. Pour ne pas diviser davantage la communauté. Or, lors de la fête d'ouverture du marché on lisait davantage d'inquiétude que de joie sur les visages des autochtones. Le combat pour l'autonomie n'est pas de tout repos... mais il n'est pas mort.

Et pendant ce temps là à Palenque, une autre ville du Chiapas, Rémi et moi assistions aux défilés des partis politiques pour les élections municipales. Des centaines de supporteurs du PAN, de la Convergencia, du PRD et d'une demie-douzaine d'autres partis affichent leurs couleurs et défilent dans la ville humide. Aucune trace des Zapatistes. On les cherchent, on veut aller les rencontrer. On finira par renoncer, personne ne sachant nous dire comment se rendre à leur quartier général régional, le Caracol Roberto Barrios.

Avant de quitter pour le Guatemala on va voir les ruines mayas de Palenque. Sur le chemin un panneau: "Vous êtes en territoire zapatiste" avec une étoile rouge. Juste à côté, une maison avec un drapeau du PAN, le parti au pouvoir. Compliqué que je disais...

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dimanche 23 septembre 2007

Ceci n´est pas une ville

Seriez vous capable d´écrire, en 600 mots, un texte décrivant le Canada? Moi non plus. Hé bien, que personne ne me demande de décrire Mexico. Devant une tache semblable on ne sait jamais par ou commencer.

Pour vous faire une image c´est comme pour manger un hamburger géant. Doit-on s´attaquer à la viande, au pain, à la salade une chose à la fois ou tenter d´ingérer le tout dans le désordre. Je sais pertinement bien que si je vous parlais de la mezcaleria de La Condesa, de la bibliothèque d´Andrea, du musée Léon Trotsky, de la fete d´Indépendance, des pyramides précolombiennes, des vendeurs ambulants, du musée d´Anthropologie, de la vierge de Guadalupe, etc. Hé bien, non seulement vous feriez une indigestion mais vous cesseriez probablement de lire mon blog. Donc, je ne m´attarderai pas sur ces événements, personnes et lieux. Vous vous renseignerez lors de mon party de retour.

Plutot je tiens à vous partager une particularité de notre périple. Nous n´allons nul part. Ça semble bizarre à dire mais ça l´est encore plus à expliquer à des étrangers. "Quoi, vous etes partis du Canada en bus et vous n´allez nul part?" Exactement. En fait, pour bien comprendre faisons une analogie avec un phénomène mexicain inimitable auquel nous avons pu assister: la Lucha Libre. La Lucha Libre c´est la lutte mexicaine. Incroyable. En voyant mon voisin montréalais vendre des masques de lutte sur la rue je ne m´étais pas douté de l´importance de ce "sport" au Mexique. Donc, nous sommes allés dans un aréna avec Kay, une amie rencontrée au Venezuela, nous avons payé $5,50 et nous sommes allés dans la galerie.

La Lucha Libre, comme le voyage, compte ses "tecnicos", les bons et les "rudos", les méchants. Les rudos tiennent leurs supporters, très bruyants, qui chantent en coeur "Chinga tu madre", une insulte savoureuse destinée à tous les autres spectateurs. Les tecnicos du combat comptèrent parmi leurs ranges l´inimitable Maximo, lutteur gay dont vous admirez la binette. Dans notre voyage on a eu notre lot de tecnicos qui rendent le périple heureux. Il s´agit de penser aux clients du bar Rio de la Plata qui nous saluent et nous font la jasette, comme ça. Sans rien attendre de nous que le désir sincère de se faire des amis. Kay et son père passionné de musique cubaine qui souhaite ardemment partager cette passion. La famille d´Andrea, une amie de Rémi, qui nous a accueilli si généreusement. Mais il y a aussi les rudos, les méchants, qui trichent éhontément pour blesser et humilier les tecnicos. On a aussi connus nos rudos. Des anglais saouls qui réveillent tout un dortoir, des vendeurs de souvenirs qui harcèlent Rémi qui transporte le sac de vomit qu´il vient de remplir sur le temple de Quetzacoatl, un bouncer portant, et ce à deux reprises, des t-shirts nazis...

Or, comme à la Lucha Libre, dans le voyage la destination compte peu. Qui se rappelle vraiment si Maximo, Mistico ou Devil 666 ont gagné leurs combats? L´issue du combat est dénuée d´intéret. Ce qui compte c´est le parcours. Les rudos sont adorables. On adore les détester. Ils sont essentiels au spectacle. De meme que la tourista de Rémi n´aurait été aussi inoubliable sans les vendeurs de souvenirs.

Et jusqu´à maintenant notre parcours va très bien. Nous en sommes à Oaxaca, bientot en route vers le Chiapas et peut-etre le Yucatan. Et ne vous inquiétez pas, il y a pas mal plus de tecnicos que de rudos. Et prendre le métro en pleine heure de pointe en plein centro histerico de Mexico est toute une aventure. Mais, avoir poussé, s´etre fait poussé et écrasé, comme le dit Rémi, la différence avec Paris c´est que ici les gens sourient. Et vlan!

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samedi 15 septembre 2007

Rencontre du 3ième type

Rémi et moi avons eu la drole d´idée de parier sur notre première rencontre avec des Québécois. Qui eut cru que la ville de Guanajuato nous réserverait autant de surprises. Donc, dans cette petite ville charmante, patrimoine mondial de l´UNESCO, on est conseillé par la jeune et souriante agente de l´office du tourisme d´aller dans différents bars, dont le Fly Bar, reaggae et ska qu´elle nous dit. Arrivé au Fly Bar, première surprise. Derrière le bar, entre les bouteilles de téquila, une plaque d´immatriculation "La Belle Province" Québec 1974. Ouh la la, je vais surement perdre le pari.

Car j´ai parié que nous rencontrerons des Québécois seulement à partir du Chiapas et non avant. Le barman nous dit que le dj est allé 2 semaines au Québec, qu´il a adoré et nous indique un drapeau du Québec accroché entre des portraits de Che Guevarra et de Bob Marley. En fait, je ment un peu. La première chose que l´on a vu en entrant dans le bar n´était pas la plaque mais un gars qui marchait avec une paille dans le nez. Quelques minutes après on rencontre un francais qui partage notre dortoir. Il est hyperactif, se grate le nez constamment, joue avec ses 8 bagues et ne réussit pas à nous regarder dans les yeux, il cherche des filles. Puis, un photographe japonais, spécialisé dans le portrait de femmes, arrive. Il est aussi dans notre dortoir. Beaucoup plus sympatique, on partagera notre téquila avec lui. Mais le comble de ce bar c´est la musique. Au début c´est du reggae. Aucune surprise on était avisé. Puis, une chanson connnue commence. Mais... mais... c´est du Béru!

Le dj arrete la chanson avant les paroles mais déja on a flairé que ce bar est louche. D´autant plus qu´une télévision présente un show des Bérus des années 80.
Puis tout déboule. Julie des Colocs remplace le reaggae jamaicain. Ensuite c´est "Pis si au moins" du meme groupe. On hallucine. Ce n´est pas fini. Au cours de la soirée on entendra "Libérez-nous des libéraux" de Loco Locass, Jean Leloup et "Dégénération" de Mes Aieux. Je vous rappelle qu´on est pas "Chez son Père", on est au Bar Fly de Guanajuato au Mexique!

En fait, c´est n´est pas notre première aventure avec la musique de chez nous. J´ai commencé notre lien étroit avec la musique québécoise en interprétant... attention... La bitte à Tibi dans un karaoké de la Nouvelle-Orléans. Á voir la mine confuse des clients du bar qui ont eu le privilège de mon interprétation de Raoul Duguay je m´en tiendrai à Aznavour et Brel à l´avenir.

Et dans toute cette confusion de Guanajuato, entre les Mexicains et les touristes on trouve une ontarienne qui a passé l´été à Gaspé. Non, non, elle ne compte pas comme québécoise. Au moment de payer la note, je demande la facture, mon honneur (et le pari) encore sauf malgré le drapeau, la musique et la fonctionnaire ontarienne, on a pas encore trouvé de québécois. La rousse serveuse me dit: "Deux-cents soixante-dix". Quoi?????? Tu étais à 30 cm de nous tout ce temps, tu nous a entendu chanter et danser sur Jean Leloup, prendre une photo avec le dj amoureux du Québec et t´as rien dit??? Tu viens d´ou que je lui demande. "St-Apolinnaire". On quitte. J´ai perdu le pari.

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mardi 11 septembre 2007

Ou vous vous entêter à jeter vos villages


Hé oui! Déjà un message du lointain Mexique. Enfin, je dois jaser un peu de notre escale à la Nouvelle-Orléans, ville mémorable s'il en est. Non, je ne vous parlerai pas de l'odeur de vomit permanente sur la rue Bourbon ni de la chaleur suffocante mais plutôt du mystère qu'est toujours pour moi cette ville.



Car la Nouvelle-Orléans c'est une grande ville ou il n'y aurait pas dû y avoir de ville. Car lorsque De Bienville traça les plans de la ville en croissant il a fait preuve de négligence criminelle. Établir un
e ville de cette taille en plein marécage, sous les tropiques, et surtout, sous le niveau de la mer c'est de la folie pure. Mais la Nouvelle-Orléans a survécu avec son apport d'esclaves noirs, d'autochtones, de français, d'espagnols, de cajuns, d'anglais, etc. Ce joli mélange donne son caractère à la ville. Elle me fait beaucoup penser à Naples de par ses influences françaises et espagnoles mais aussi par son défi aux éléments. Naples sous le Vésuve, la Nouvelle-Orléans fouettées par les tempêtes. Et la ville se remêt péniblement de Katrina. Les cicatrices sont profondes et encore fraîches. Un panneau affiche: "Recovery is a marathon, not a sprint". On ne saurait mieux dire. Car la ville, et surtout les quartiers les plus pauvres, ont souffert terriblement. En fait, il semble que la Nouvelle-Orléans soit l'oeuvre terminé d'un Dieu jouant à Sim-City. Vous savez, après avoir construit une ville de taille dans ce jeu d'ordinateur, lorsque la ville a atteint une population respectable mais néanmoins inférieure à celle des villes environnantes (comme Atlanta ou Houston), on ajoute du défi. On choisit les catastrophes et on les envoit sur la ville. Juste pour voir. C'est un peu ça la NO. On envoie un houragan, et puis un autre, des inondations, du pillage et on coupe dans le budget. Deux ans plus tard, certains immeubles sont rénovés, d'autres comme la Croix-Rouge, certains hôpitaux, la moitié des écoles et bon nombre de maisons attendent tranquillement que les assurances débloquent et pendant ce temps se font manger par les termites.
Par un drôle de concours de circonstances on se ramasse dans un lounge de jazz, le Mother-in-Law, appartenant à Antoinette, veuve du jazzman K-Doe. Pendant qu'elle fait frire du poisson et nous conte les histoires de sa ville le téléphone sonne. Elle explique à son interlocuteur que "non" elle ne veut pas aller chez Oprah. Que la dernière fois elle a juste parlé de Katrina et qu'elle est tannée. Pendant sa conversation j'en profite pour remarquer son habillement. Un t-shirt trop grand qui indique: "New Orleans, I don't know why I love you but I do". C'est pourquoi la Nouvelle-Orléans, qui, comme le dit le musée, n'est pas la ville la plus au sud des USA mais bien la ville la plus au nord des Caraibes, hé bien, elle survivra.

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mardi 28 août 2007

C'est reparti!


Ça commence. On repart... Rebienvenus sur ce blog pour les habitués, bienvenus pour les nouveaux. Au moment ou vous lisez ces lignes je suis sans doute dans un interminable parcours d'autobus vers la Nouvelle-Orléans puis le Mexique. C'est donc grâce et un peu pour ce blog que je rassemblerai mes impressions, opinions et absurdités à propos de ce que je vois, de ce que je vis. N'hésitez pas à laisser des commentaires. Si vous désirez lire ou relire mes aventures aux USA, en Équateur et au Venezuela c'est http://philauloinancien.blogspot.com En route!

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