mardi 14 octobre 2008

La bouffée d'air


Vous l'avez tous vu. Le fabuleux destin d'Amélie Poulain. Je dois dire que j'ai quand même bien aimé. Mais non, je n'ai pas l'intention d'égayer la vie de tous ces Parisiens. Trop épuisant. Mais j'ai entrepris de répertorier les originalités de la vie parisienne qui me font sourire.

Car il faut croire qu'il y a un certain humour parisien. Dur à cerner. Des petits clin d'oeil au train-train quotidien. Regardez cet écriteau que j'ai trouvé dans une petite rue du quartier St-Germain-des-Prés. C'est pas magnifique ça. Il y a vraiment des gens qui se sont donnés du mal pour faire ça, qui ont dépensé des sous. Juste pour faire sourire. Magnifique. Admirable. Des chiens avec du Sartre sur les dents. Fallait y penser. Mais Amélie, ou plutôt sa représentation, n'a pas fait que des heureux. Serge Kaganski, chroniqueur au journal Libération et rédacteur en chef du magazine les Inrockuptibles ne s'est pas gêné pour dénoncer le film. "Une France rétrograde, ethniquement nettoyée, nauséabonde". Faudrait pas charrier non plus mais le commentaire n'est pas si déplacé. Car les "minorités visibles" (terme tabou s'il en est un dans la France républicaine) sont effectivement pas mal absentes du film. Pas mal plus absente en fait que dans le vrai Paris. Et au premier titre de mon école. Car même si des efforts semblent être faits depuis quelques années, Sciences Po demeure le bastion le plus pur de l'élite française. Et cette élite elle est assez homogène, blanche. Mes collègues basanés sont des collèguEs. Les jeunes hommes arabes ou noirs sont littéralement absents de l'institution.

Et Paris a quelque chose d'étrange. Une sorte d'apartheid soft. Les employés manuels ne correspondent jamais à l'illustration d'Amélie. Et le concept même d'une ville coupée, emmurée par un boulevard périphérique est assez troublante. L'élite historique se réfugiant dans les quartiers très chers et certains banlieues cossues, les autres habitent la banlieue et certains quartiers, comme Montmartre, où se déroule l'histoire d'Amélie.

La Cité Universitaire chevauche le boulevard périphérique. Je suis donc allé en banlieue, à Montrouge. J'ai étonnamment aimé. Car si Paris est un peu liché, un peu Disneyesque, ma petite promenade à Montrouge m'a convaincu qu'il y a une vie à l'extérieur du 75ième département. Qui sait si l'an prochain je n'habiterai pas là-bas.

En attendant je vous envoie mes petites trouvailles. Et pour l'anecdote: vous savez quel est le film préféré de Jean-Marie Le Pen? Amélie bien sûr. Il fait remarquer, fort justement "que l’anagramme d’AMELIE POULAIN c’est OUI A L’AMI LEPEN".

3 commentaires:

eleonora a dit...

mi sa che questa battuta francese è troppo francese per me...cos'è un Sartre?so dello scrittore ma immagino ci sia un'altro significato...qual'è?

Anonyme a dit...

Et un maghrébin handicapé, c'est pas une "minorité visible"?

Laurence a dit...

du Sartre sur les dents... j'adore!