Il y a deux jours je vous parlais d'accessibilité aux études. Les événements font que je n'ai pas le choix d'en parler encore aujourd'hui. En fait, j'ai décidé cette année que je ne travaillerais pas cet été. Ça doit être l'air de la France (ici travail et études ne se conjuguent pas, en tout cas, pas à Sciences Po). Prendre un été "off". Me gâter. Mais, c'était un peu risqué. Je contracterais une espèce de dette sur l'avenir. Car, ma bourse de Sciences Po ne couvre évidemment pas les mois d'été. Et je dois faire un aller-retour vers le Québec, me nourrir, etc. C'était une "wild-card". Car, depuis le mythique été de mes 14 ans où je vendais des macarons du festival d'été (à l'époque à 8$) je n'ai pas trop chômé pendant la belle saison. Cet été là j'ai fait 800$ en 10 jours. J'étais millionnaire. Faut dire que j'avais travaillé pour à peu près 2$ de l'heure pendant 3 semaines avant aussi (On était payé à commission, 80 cenne du macaron. La belle époque). Mais j'aime mieux faire le calcul juste sur 10 jours. L'été de mes 15 ans je suis allé en France avec l'école. Je n'ai pas travaillé donc. Et puis, le Capitole, les Six-Associés et le Festival d'été, le Capitole (prise II) ET les Six-Associés (burnout anticipé), creuser des trous pour Agriculture Canada, le Regroupement des Comités Logements, Molson et l'été dernier Molson (prise II), un groupe communautaire de Montréal et un contrat de traduction pour McGill.
Au moins, y'a eu de la diversité.
Pendant ce temps je me suis ramassé un peu de sous pour me taper le voyage avec Rémi et Danielle que vous avez suivi l'an dernier. Et bien, j'ai le plaisir de m'annoncer que cet été j'emmène Antoine à la poursuite des cowboys de l'Ouest canadien et américain. Ensuite, j'ai la ferme conviction de me prélasser sur les terrasses, devenir le king de la pétanque de la Petite-Patrie et aller m'empiffrer de homard en Acadie. Car, contre toutes attentes, j'ai reçu une bourse de maîtrise du Fonds de Recherche sur la Culture et la Société. Un bon montant disons. Même en euros, ça fait encore un bon montant. Je dis contre toutes attentes parce que l'an dernier j'avais appliqué et j'avais des attentes. Le 22 avril (même date) j'ai lu fébrilement le email de l'organisation gouvernementale. J'ai été débiné pendant un bout. J'avais confiance en mon dossier. Je suis arrivé 9e sur 12. Ils prenaient les 3 premiers. Même pas proche. Un peu comme Canadien contre Boston.
Cette année je reçois le email du comité. Là, je l'ouvre en me disant: "Maudit, j'avais pourtant une belle journée. Il fait soleil, j'ai gagné mon match de pétanque quotidien". Et là, mes yeux ne voyaient même pas clairs. Je cherchais la phrase désastreuse, la pogne. Parce que la semaine passé je me suis fais avoir comme jamais.
J'ai appliqué pour la bourse Max Lazard visant à aider un étudiant de Sciences Po à réaliser un voyage à l'étranger. Mon projet consistait (consistera?) à aller en Algérie pour étudier comment un syndicat algérien tente de s'inspirer du Fonds de solidarité de la FTQ. Comme la proposition des héritiers de Max Lazard mentionnait que le type en question avait consacré sa vie à la lutte contre le chômage je me disais que mes chances étaient bonnes. On me téléphone. La madame du service des bourses me fait comprendre que "Votre proposition a beaucoup impressionné le comité" et ensuite me rappelle pour être certaine du titre de mon projet. J'avais l'impression qu'elle avait besoin de plus de détail pour écrire le communiqué annonçant ma grande victoire. Je suis invité à une entrevue et ensuite à un coquetèle.
Ce genre d'événement me rend nerveux. En fait, je ne sais pas comment m'habiller. J'ai pas vraiment de linge "chic" et j'ai l'impression d'être endimanché si j'essaie de bien m'habiller (se référer à mon déguisement de Mormon lors de ma graduation de McGill...)
Là je me suis bien habillé. Chemise noire, veston (!!!) noir, souliers carrés. Je vais au cocktail et là le responsable de la Fondation annonce aux différents demandeurs de bourse que les projets sont tous intéressants. Que l'on est des gens motivés. Et blablabla. Il tourne autour du pot. Finalement, il conclut: "Cette année nous avons décidé de ne pas attribuer la bourse Max Lazard." QUOI??? Vous nous avez fait venir ici mais surtout fait repasser ma chemise pour rien. Je suis reparti complètement dégoûté du monde des intellectuels. Ces intellectuels qui reçoivent 23 propositions et qui n'en choisissent aucune. Et là je me suis rappelé cette fameuse chanson de René Binamé, tiré d'un poème de Charles d'Avray:
"C’est reculer que d’être stationnaire
On le devient de trop philosopher".
Je suis donc officiellement payé pour étudier. Et pour faire de la recherche. Faire de la philosophie si on veut. Mais c'est promis, je ne vais pas trop philosopher.
En apprenant la nouvelle de la bourse j'étais tellement excité que mes bras se sont mis à faire pleins de gestes et je sautais sur place. J'en ai déduit que je nageais dans ma chambre.
Sinon, pour vous prouver que la pétanque c'est du sérieux, voici un tableau que notre coach nous a fait étudier aujourd'hui. Vous en comprendrez que la distance c'est x, k est une constante, Vo la vitesse initiale et alpha l'angle par rapport au sol.
Ça y est, cet été je deviens la terreur des boules. Je joins la fédération québécoise de pétanque. Ce qui me motive? "Bénéficier d'une assurance accident". Évidemment.
Didier Choupay, une légende de la pétanque, a mystifié la formule balistique. Sa technique est inimitable. Un jour elle sera mienne. Ô oui, un jour, elle sera mienne.
mercredi 22 avril 2009
La nage papillon dans ma chambre
Publié par Philauloin? à 12 h 49
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3 commentaires:
Tu prévois visité l'ouest canadien cet été?!
Si tu passes avant la fin juillet il y a 50% de chances que je sois toujours à Victoria alors vous passerez dire bonjour!
Si je n'y suis plus, je dirais qu'il y a 15% de chances que je me retrouve en Hollande pour l'année scolaire 2009-2010... peut être qu'on se croisera en Europe.
Sinon, je serai probablement au Japon... tu y seras le bienvenue si c'est dans tes plans de voyages :P
ps J'apprécie énormément ton blog; j'aime bien ta perception des choses ;)
Malade!!! Félicitations!!!! Tu le mérites bien!!! Tu vas venir me voir au Danemark alors, avec ces beaux sous? ;)
Félicitation!
Isabelle
Fidèle lectrice
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