Soyons honnêtes, chacuns de nous, voyageurs, vivons une relation amour-haine avec les touristes. Car si Sartre a dit "L'enfer c'est les autres", à l'étranger "Les touristes ce sont les autres". Et en quittant le Guatemala on a dû se poser la fameuse question: Honduras ou Salvador. Pas évident, admettons le. On a opté pour le deuxième choix en tentant de découvrir le paradis perdu, hors des sentiers battus et ignorés des touristes (et de leur Lonely Planet). Erreur. Car si certains endroits ont une reputation surfaites et comptes beaucoup trop de touristes qu'ils n'en mériteraient, il existe très peu d'oasis de beauté et de plaisir que les touristes n'aient pas foulés. Le Salvador ne fait pas exception.
Il n'y a pas de touristes. Pour une bonne raison, c'est laid et plate. Et vlan! Et notre aventure avec l'eau y débuta. À San Salvador l'hôtel où on échoue n'a pas d'eau courante. Super. En arrivant, le gars de la réception nous demande "Vous allez où? Managua? San José?" Wow, on arrive à peine dans le pays qu'on nous souhaite de partir. On aurait dû comprendre sur le champ. On donnera une 2ième chance au pays en allant sur la côte. On est les seuls dans l'hôtel. La place est déserte. En finira par boire du rhum et oublier de boire de l'eau. Rémi, en plein milieu de la nuit (Ok, il était 23h mais comme on a pris l'habitude de se coucher à 20h30, ça parait tard). Donc, Rémi pendant la nuit souhaite boire de l'eau. Le dépanneur est ouvert mais la madame de l'hôtel désert nous a embarré dans la place. Très gentil. Il a soudain une idée de génie. "Tsé, t'as amené du liquide pour traiter l'eau..." Et je lui demande "Traiter quelle eau?". L'eau courante de l'endroit a été coupée. Pendant ce temps Rémi délire pour de l'eau. Il sous-entend que peut-être l'eau de la piscine est pas si pire...
On quitte le lendemain. Assoifés. Direction Nicaragua. On s'y rendra en barque qui nous mouillera jusqu'aux os. Et ô malheur, la seule affaire qu'il ne fallait pas tremper prend la flotte. Le passeport. Je déteste le Salvador. On arrive au Nicaragua, à Potosi plus précisément. Un bled perdu où on nous dit qu'on restera prisonnier. Les pluies torrentielles des jours précédents ont détruies la route et personne ne souhaite nous donner de lift en 4x4. On s'en sortira avec le boulanger. Dans la boîte du pick-up on jase du Canada. En parlant de la bouette qui nous inonde on enchaine en discutant des pneus. "Au Canada on met des pneus spéciaux pour l'hiver". Il dit: "Ah oui, pour la glace pis... comment on appelle ça donc... Ah oui, la neige." C'était magique que de parler avec un mec qui en connaissait pas mal sur le Canada mais qui a oublié le mot "neige". Dans le pick-up il commence à pleuvoir. 3 jours plus tard cette pluie n'a pas arrêté. Il pleut continuellement. Déprimant.
Et ces touristes... Notre dernier hostel datait de Livingston (celui avec le monde tous-nus) Arriver à Leon, Nicaragua a été une délivrance. J'étais en manque de ma dose d'Israéliens, d'Australiens épais et d'Américains qui boivent à 9h le matin. C'est bizarre non? Après 48h je deviens aggressif et je maudis tous ces touristes mais 10 jours sans eux et je m'en ennuie. Car certains sont haissables. Dans un marché autochtones de Chichicastenango, une blance qui tente de photographier une indienne avec un appareil photo à zoom géant. La maya se cache le visage, elle semble apeurée. La gringa, à 1 m de la femme n'en démord pas et continue de braquer l'indienne avec l'appareil photo. Dégoutant. Ou bien, une madame et sa fille, touristes américains, qui demande à un jeune touriste américain de leur céder sa place dans un autobus pour qu'elles puissent s'asseoir ensembles. Le gars répond: "Non". Du jamais vu.
Tout ça pour dire que je m'ennuyais de ces touristes ce qui est paradoxal puisque j'en suis un qui, comme tous les autres, refuse de s'assumer.
En passant, le Salvador compte les chiens les plus maigres de l'histoire de l'humanité. En développement international on a plein d'indicateurs pour mesurer la prospérité d'un pays. Le revenu moyen, l'alphabétisation, etc. Mais la maigreur des chiens devraient figurer dans les statistiques de l'ONU, je vous jure. Vraiment révélateur.
Aussi, je vous remercie de me lire... et de laisser des commentaires. Vous avez été 114 à me lire jusqu'à maintenant depuis des endroits aussi disparates que Ville Vanier, Londres ou Bologne. Merci de suivre nos aventures.
dimanche 21 octobre 2007
Hors des ruisseaux battus
Publié par Philauloin? à 10 h 26 1 commentaires
jeudi 18 octobre 2007
Edouard
Tout simplement pour féliciter Pierre-Marc ( le frère de Rémi) et Marie-Claude, sa copine, pour leur nouveau bébé...
Rémi est maintenant mononc et court les marchés pour gater son neveu...
Publié par Philauloin? à 16 h 52 0 commentaires
lundi 15 octobre 2007
De la drogue, des femmes et dla bière nom de Dieu!
Il semble que tellement de choses se sont deroulées depuis le dernier message de ce blog que je n'ai aucune idée de quoi vous causer. En fait, depuis la dernière semaine nous avons residé 5 jours avec environ 25 baby-boomers québécois pour faire du bénévolat avec une ONG de Thetford-Mines. Vous imaginez bien que je pourrais déblatérer longtemps sur les carrés aux dattes, les grands-peres dans le sirop ou la tarte aux sucres de Lucette.
Tout autant que sur les bénévoles, des personnages, sans exception. En fait, nous sommes allés dans l'ancienne capitale du Guatemala, Antigua Guatemala pour faire les touristes. C'est là que la section bière entre en jeu. Après un nombre relativement restreint de consommations d'alcool (qui m'ont quand même amenées à chanter du Renaud avec des Belges et à rencontrer une fille de St-Pierre, Ile d'Orleans), hé bien, le lendemain, j'ai subi. Rémi qui doutait de l'humanité de mon estomac en a eu le coeur net. Mais si ce message s'intitule « De la drogue, des femmes et dla bière nom de Dieu! » c'est bien a cause des villages autour du lac Atitlan au Guatemala. Car si Panajachel est surnommé Gringotenango, on en a vu de toutes les couleurs dans les autres villages aussi. En fait, en débarquant du bus qui nous mena du village de Chichicastenango a Panajachel, des gamins nous proposent un service de barques vers les villages environnants. "San Marco, Santiago, San Pedro...gas. Et là ça commence. "Weed, Haschich, Champiñones". Je lui ai fait énumérer toutes les drogues qu'il connaissait. On prend la barque vers Santiago et on rencontre le Tout-Puissant. En fait, à Santiago Atitlan, un village modeste, il y a au moins 20 églises évangeliques. Et pas des petites. On y est un dimanche soir. Ça chante et ça danse. Tout le monde a une Bible sous le bras. Même l'Eglise catholique est pleine à craquer que le monde se presse sur le portique pour voir la messe. On entendra les évangeliques chanter même après que l'on soit au lit (Ok, on a été se coucher vers 20h30 mais quand même) Le lendemain matin à 5h des drôles de hurlements. On demande a un villageois. "Des évangeliques qui chantent." Wow! Du matin au soir. J'oubliais de dire, les murs de la ville sont tapissés de "Jésus est ton ami", "Dieu changera ta vie", etc. Le dimanche soir on a bien essayé de trouver de la bière... Pas évident avec ces évangéliques. Ils la cachent derrière les bouteilles de coca et d'eau...Au matin, après les chants, on se dirige vers San Pedro, un repère de hippies selon notre guide de voyage. À l'arrivée on nous attend aussi: "Lanchas, kayaks, women to rent." Quoi, "women to rent"?
On croyait avoir bouclé la boucle. Drogue, prostitution et évangeliques chanteurs. Mais non. On aboutit, guidés par des enfants dont un a une moitié de ballon sur la tête en guise de chapeau, dans le genre de cabanon d'une maison où l'effigie de Maximon nous attend. Maximon c'est un genre d'idole maya que les villageois célèbrent malgré la réprobation des pasteurs et curés de tous genre. Un cigare dans la bouche, la statue est éclairée par des cierges. Un homme lui parle avec insistance, une chanson de carte de Noél se fait entendre dans la pièce enfumée. Ça donne le goût, non?
Publié par Philauloin? à 16 h 57 0 commentaires
lundi 8 octobre 2007
Mes vacances en Israël
Ok, je vous avais promis de vous entretenir des sites archéologiques que nous avons visités. Brièvement, nous furent à Teotihuacan, près de Mexico, Monte Alban, repère des Toltèques, Palenque, un cité maya au Chiapas et Tikal, capitale maya au Guatemala. Chacun de ces complexes de ruines était fort intéressant à sa manière. Or, pendant les dernières semaines j’ai été en contact avec une autre culture millénaire : les Juifs. En effet, Nous avons croisés davantage d’Israéliens que d’Américains, d’Allemands ou de Québécois. J’ai été comblé.
En fait, quand j’ai énuméré les sites archéologiques que nous avons visités j’ai omis de mentionner la ville de Mexico. Car, au Mexique, on ne parle pas des cultures pré-colombiennes mais bien pré-cortésiennes je me dois de vous causer de Cortes.
Hernan Cortes est un personnage fabuleux. Plus grand que nature. Un méga rudos. Le genre de rudos qui avec une couple de ses chums avides d’or réussit à conquérir une civilisation grandiose comme celle des Aztèques. Mais Cortes avant d’être le méga rudos conquistador est aussi un stratège imparable. En fait, il a réussit à vaincre l’empereur aztèque Moctezuma non seulement sans l’accord des Aztèques (évidemment) mais aussi sans l’accord de ses propres hommes.
Ses récits de voyage intitulés humblement « Comment j’ai conquis les Aztèques par Hernan Cortès » sont un bijou d’anthropologie. Cortes a aussi été le premier papa mexicain, la maman étant une autochtone connue sous le nom de Malinche, personnage tout aussi fascinant. Mais lorsque Cortes arriva au Mexique, qu’il se mit en tête de sacrer une volée aux Aztèques 100 fois plus nombreux que ses hommes, que fit-il? Il brûla ses bateaux. (Ça c’est la légende, on fait, il les fit démonter. Mais quand même). Et pourquoi donc? Car en démontant les bateaux, les marins de Cortes se trouvèrent complètement impuissants. Empêchés de se mutinés, ils durent obéir à Cortes pour survivre sur la terre ferme. C’est là que les Israéliens embarquent.
90% des Israéliens que nous avons rencontrés viennent tout juste de terminer leur service militaire obligatoire de 2 à 3 ans selon le sexe. Tout comme les hommes de Cortes ils furent privés de leur liberté par des maîtres qui, pour certains, sont d’authentiques conquistador modernes. Et que disent ces Israéliens rescapés de l’armée. Pas grand chose. Ils restent entre eux et se parlent en hébreux. Comme les hommes de Cortes, très peu nous feront connaître leur vision du monde. J’ai bien essayé d’en savoir plus. Je suis tombé sur un authentique redneck de Tel-Aviv qui souhaite exterminer les Palestiniens et que Israël envahisse la bande de Gaza, qui, dit-il, nous appartient déjà de toute façon. Un autre, beaucoup plus discret, nous enseigne un jeu de carte, Yaniv. Plus sympatique, il explique : « Les bonnes personnes ne restent pas dans l’armée. Autrefois, c’était pour défendre son pays, aujourd’hui on occupe un territoire. » Sur son sac à dos, un petit macaron : « War is Over, if you want it ». Il a néanmoins fait partie d’une troupe d’élite de l’armée. Après que ce dernier ait quitté notre hostel de Livingston, on continuera quand même à jouer à Yaniv, avec des Hollandaises, Américaines, etc. Puis, lors de notre dernière soirée à Livingston, ce port des Caraïbes peuplé de Noirs Garifunas, je quitterai les touristes obsédés sexuels pour aller danser avec une designer graphique de 29 ans. Israélienne évidemment. Avec davantage de recul, elle m’explique comment son père, un socialiste qui a émigré d’Argentine et participé à la guerre contre le Liban en 1982 est maintenant pro-palestinien. Trop dit-elle. Je retourne à l’hostel. 12 personnes sont assises autour de la table. Complètement nues. Il n’y a pas d’Israéliens. Je vais me coucher.
En fait, quand j’ai énuméré les sites archéologiques que nous avons visités j’ai omis de mentionner la ville de Mexico. Car, au Mexique, on ne parle pas des cultures pré-colombiennes mais bien pré-cortésiennes je me dois de vous causer de Cortes.
Hernan Cortes est un personnage fabuleux. Plus grand que nature. Un méga rudos. Le genre de rudos qui avec une couple de ses chums avides d’or réussit à conquérir une civilisation grandiose comme celle des Aztèques. Mais Cortes avant d’être le méga rudos conquistador est aussi un stratège imparable. En fait, il a réussit à vaincre l’empereur aztèque Moctezuma non seulement sans l’accord des Aztèques (évidemment) mais aussi sans l’accord de ses propres hommes.
Ses récits de voyage intitulés humblement « Comment j’ai conquis les Aztèques par Hernan Cortès » sont un bijou d’anthropologie. Cortes a aussi été le premier papa mexicain, la maman étant une autochtone connue sous le nom de Malinche, personnage tout aussi fascinant. Mais lorsque Cortes arriva au Mexique, qu’il se mit en tête de sacrer une volée aux Aztèques 100 fois plus nombreux que ses hommes, que fit-il? Il brûla ses bateaux. (Ça c’est la légende, on fait, il les fit démonter. Mais quand même). Et pourquoi donc? Car en démontant les bateaux, les marins de Cortes se trouvèrent complètement impuissants. Empêchés de se mutinés, ils durent obéir à Cortes pour survivre sur la terre ferme. C’est là que les Israéliens embarquent.
90% des Israéliens que nous avons rencontrés viennent tout juste de terminer leur service militaire obligatoire de 2 à 3 ans selon le sexe. Tout comme les hommes de Cortes ils furent privés de leur liberté par des maîtres qui, pour certains, sont d’authentiques conquistador modernes. Et que disent ces Israéliens rescapés de l’armée. Pas grand chose. Ils restent entre eux et se parlent en hébreux. Comme les hommes de Cortes, très peu nous feront connaître leur vision du monde. J’ai bien essayé d’en savoir plus. Je suis tombé sur un authentique redneck de Tel-Aviv qui souhaite exterminer les Palestiniens et que Israël envahisse la bande de Gaza, qui, dit-il, nous appartient déjà de toute façon. Un autre, beaucoup plus discret, nous enseigne un jeu de carte, Yaniv. Plus sympatique, il explique : « Les bonnes personnes ne restent pas dans l’armée. Autrefois, c’était pour défendre son pays, aujourd’hui on occupe un territoire. » Sur son sac à dos, un petit macaron : « War is Over, if you want it ». Il a néanmoins fait partie d’une troupe d’élite de l’armée. Après que ce dernier ait quitté notre hostel de Livingston, on continuera quand même à jouer à Yaniv, avec des Hollandaises, Américaines, etc. Puis, lors de notre dernière soirée à Livingston, ce port des Caraïbes peuplé de Noirs Garifunas, je quitterai les touristes obsédés sexuels pour aller danser avec une designer graphique de 29 ans. Israélienne évidemment. Avec davantage de recul, elle m’explique comment son père, un socialiste qui a émigré d’Argentine et participé à la guerre contre le Liban en 1982 est maintenant pro-palestinien. Trop dit-elle. Je retourne à l’hostel. 12 personnes sont assises autour de la table. Complètement nues. Il n’y a pas d’Israéliens. Je vais me coucher.
Publié par Philauloin? à 14 h 39 2 commentaires
lundi 1 octobre 2007
Choc culturel
Rémi et moi quitterons bientot le Mexique. En fait, au moment ou vous lisez ces lignes nous sommes probablement déjà au Guatemala. Je vous enverrai un message après notre passage dans les ruines de Tikal question de se pencher sur les civilisations pré-colombiennes. Mais pour l´instant restons en à des enjeux plus légers: le surf et la révolution.
Car après Puebla et Oaxaca on a été faire du surf à Puerto Escondido, sur la cote Pacifique. Et Puerto Escondido, petit village touristique, peut se vanter d'avoir les vagues qui cassent le plus rapidement au monde. C'est donc un oasis "baba cool" comme le dit le routard oú les surfeurs trainant leurs planches et leur attitude se rassemblent dans une bulle. Et le surf? Pas facile. Avec une vague (rassurez-vous il y avait des plages pour débutants), il y a sommes toutes 3 options. 1- Voguer, 2-Laisser passer la vague, 3-Se faire ramasser.
Voguer. C'est un peu ce qu'on a fait avec le Mexique. On a parcouru le pays en 3 semaines. J'ai réussi à surfer une seule vague aussi.
Laisser passer la vague. Ça a été l'action la plus commune lors des séances de surf. Il faut trouver "La" bonne. En voyageant on a aussi consciemment et inconsciemment omis de visiter tant d'endroits. Difficile de ne pas etre amer mais, c'est dur à expliquer, on a pas tout notre temps meme si on voyage pendant des mois. Le Mexique est un pays si riche, si complexe que l'on pourrait y passer un an, si ce n'est une vie à essayer de le déchiffrer et à le surfer.
Se faire ramasser. Ça c'est quand tu quittes Puerto Escondido pour le Chiapas. Le Chiapas est cette région mexicaine où une guérilla, l'Armée Zapatiste de Libération Nationale, s'est soulevée en 1994 et tente depuis ce temps de créer des zones autonomes dans la région. On a quitté la bulle de Puerto Escondido et deux jours plus tard, Antoine, un ami de McGill habitant au Chiapas nous parlait sur son cellulaire, nous disant que dans un village pas loin c'était très chaud, que les paramilitaires avaient menacé une communauté zapatiste, etc.
L'image que je me faisais des Zapatistes n'était absolument pas conforme à la complexité de la situation politique mexicaine. En fait, je croyais que la présence zapatiste au Chiapas, dans des villes comme San Cristobal, Palenque ou d'autres serait évidentes, voire que le groupe contrôlerait effectivement ces villes et que les Zapatistes y seraient majoritaires. Erreur. En fait, à San Cristobal ce ne sont pas les graffitis et magnifiques pochoirs qui manquent mais c'est beaucoup plus compliqué que ça. On a aussi la chance de passer par le Chiapas pendant les élections municipales.
On s'est donc rendu à San Andres Sakamch'en de los Pobres pour l'ouverture du marché. En fait, ce village de 6000 personnes, surtout des Totzils, une ethnie autochtone, est divisé. Il y a environ 60% de zapatistes. Les autres sont probablement partisans du PRI, le parti qui a dirigé le Mexique pendant 70 ans. En fait, pour distinguer les Zapatistes des Priistes et des autres, pas évident. Les Zapatistes ne boivent pas d'alcool, c'est sûrement ce qui, pour les étrangers que nous sommes, est un signe distinctif le plus facile à identifier.
Ce qui distingue sans doute la rébellion zapatiste c'est la bonté. Différentes des autres armées révolutionnaires, l'EZLN ne prend pas les armes. Elle demeure armée mais ne combat pas. Étrange. Et la lutte pour l'autonomie de l'État n'est pas de tout repos. Car chez nous l'existence de "l'État", une structure de pouvoir et de gouvernement particulière va pas mal de soi. Les fonctions de l'État sont débattues mais son existence est rarement remise en question. Les Zapatistes souhaitent vivre à l'écart de l´État, de son système de justice, de ses impôts, de ses militaires et de son système éducatif. Ainsi, à San Andres les Zapatistes ont refusé d'utiliser le marché construit par l'État. Ils l'ont par la suite occupé (tout comme l'école et l'hôtel de ville) et ont instauré des services autonomes dans ces bâtiments. Le marché est maintenant fonctionnel, avec eau potable et électricité. Et ce, sans l'appui de l'État, ce qui enrage les détracteurs des Zapatistes, avec, en premier lieu, les partisans du PRI. Alors que les Zapatistes sont menacés de mort par des groupes paramilitaires proches du PRI, ils consacreront une partie du marché aux familles priistes. Par bonté. Pour ne pas diviser davantage la communauté. Or, lors de la fête d'ouverture du marché on lisait davantage d'inquiétude que de joie sur les visages des autochtones. Le combat pour l'autonomie n'est pas de tout repos... mais il n'est pas mort.
Et pendant ce temps là à Palenque, une autre ville du Chiapas, Rémi et moi assistions aux défilés des partis politiques pour les élections municipales. Des centaines de supporteurs du PAN, de la Convergencia, du PRD et d'une demie-douzaine d'autres partis affichent leurs couleurs et défilent dans la ville humide. Aucune trace des Zapatistes. On les cherchent, on veut aller les rencontrer. On finira par renoncer, personne ne sachant nous dire comment se rendre à leur quartier général régional, le Caracol Roberto Barrios.
Avant de quitter pour le Guatemala on va voir les ruines mayas de Palenque. Sur le chemin un panneau: "Vous êtes en territoire zapatiste" avec une étoile rouge. Juste à côté, une maison avec un drapeau du PAN, le parti au pouvoir. Compliqué que je disais...
Car après Puebla et Oaxaca on a été faire du surf à Puerto Escondido, sur la cote Pacifique. Et Puerto Escondido, petit village touristique, peut se vanter d'avoir les vagues qui cassent le plus rapidement au monde. C'est donc un oasis "baba cool" comme le dit le routard oú les surfeurs trainant leurs planches et leur attitude se rassemblent dans une bulle. Et le surf? Pas facile. Avec une vague (rassurez-vous il y avait des plages pour débutants), il y a sommes toutes 3 options. 1- Voguer, 2-Laisser passer la vague, 3-Se faire ramasser.
Voguer. C'est un peu ce qu'on a fait avec le Mexique. On a parcouru le pays en 3 semaines. J'ai réussi à surfer une seule vague aussi.
Laisser passer la vague. Ça a été l'action la plus commune lors des séances de surf. Il faut trouver "La" bonne. En voyageant on a aussi consciemment et inconsciemment omis de visiter tant d'endroits. Difficile de ne pas etre amer mais, c'est dur à expliquer, on a pas tout notre temps meme si on voyage pendant des mois. Le Mexique est un pays si riche, si complexe que l'on pourrait y passer un an, si ce n'est une vie à essayer de le déchiffrer et à le surfer.
Se faire ramasser. Ça c'est quand tu quittes Puerto Escondido pour le Chiapas. Le Chiapas est cette région mexicaine où une guérilla, l'Armée Zapatiste de Libération Nationale, s'est soulevée en 1994 et tente depuis ce temps de créer des zones autonomes dans la région. On a quitté la bulle de Puerto Escondido et deux jours plus tard, Antoine, un ami de McGill habitant au Chiapas nous parlait sur son cellulaire, nous disant que dans un village pas loin c'était très chaud, que les paramilitaires avaient menacé une communauté zapatiste, etc.
L'image que je me faisais des Zapatistes n'était absolument pas conforme à la complexité de la situation politique mexicaine. En fait, je croyais que la présence zapatiste au Chiapas, dans des villes comme San Cristobal, Palenque ou d'autres serait évidentes, voire que le groupe contrôlerait effectivement ces villes et que les Zapatistes y seraient majoritaires. Erreur. En fait, à San Cristobal ce ne sont pas les graffitis et magnifiques pochoirs qui manquent mais c'est beaucoup plus compliqué que ça. On a aussi la chance de passer par le Chiapas pendant les élections municipales.
On s'est donc rendu à San Andres Sakamch'en de los Pobres pour l'ouverture du marché. En fait, ce village de 6000 personnes, surtout des Totzils, une ethnie autochtone, est divisé. Il y a environ 60% de zapatistes. Les autres sont probablement partisans du PRI, le parti qui a dirigé le Mexique pendant 70 ans. En fait, pour distinguer les Zapatistes des Priistes et des autres, pas évident. Les Zapatistes ne boivent pas d'alcool, c'est sûrement ce qui, pour les étrangers que nous sommes, est un signe distinctif le plus facile à identifier.
Ce qui distingue sans doute la rébellion zapatiste c'est la bonté. Différentes des autres armées révolutionnaires, l'EZLN ne prend pas les armes. Elle demeure armée mais ne combat pas. Étrange. Et la lutte pour l'autonomie de l'État n'est pas de tout repos. Car chez nous l'existence de "l'État", une structure de pouvoir et de gouvernement particulière va pas mal de soi. Les fonctions de l'État sont débattues mais son existence est rarement remise en question. Les Zapatistes souhaitent vivre à l'écart de l´État, de son système de justice, de ses impôts, de ses militaires et de son système éducatif. Ainsi, à San Andres les Zapatistes ont refusé d'utiliser le marché construit par l'État. Ils l'ont par la suite occupé (tout comme l'école et l'hôtel de ville) et ont instauré des services autonomes dans ces bâtiments. Le marché est maintenant fonctionnel, avec eau potable et électricité. Et ce, sans l'appui de l'État, ce qui enrage les détracteurs des Zapatistes, avec, en premier lieu, les partisans du PRI. Alors que les Zapatistes sont menacés de mort par des groupes paramilitaires proches du PRI, ils consacreront une partie du marché aux familles priistes. Par bonté. Pour ne pas diviser davantage la communauté. Or, lors de la fête d'ouverture du marché on lisait davantage d'inquiétude que de joie sur les visages des autochtones. Le combat pour l'autonomie n'est pas de tout repos... mais il n'est pas mort.
Et pendant ce temps là à Palenque, une autre ville du Chiapas, Rémi et moi assistions aux défilés des partis politiques pour les élections municipales. Des centaines de supporteurs du PAN, de la Convergencia, du PRD et d'une demie-douzaine d'autres partis affichent leurs couleurs et défilent dans la ville humide. Aucune trace des Zapatistes. On les cherchent, on veut aller les rencontrer. On finira par renoncer, personne ne sachant nous dire comment se rendre à leur quartier général régional, le Caracol Roberto Barrios.
Avant de quitter pour le Guatemala on va voir les ruines mayas de Palenque. Sur le chemin un panneau: "Vous êtes en territoire zapatiste" avec une étoile rouge. Juste à côté, une maison avec un drapeau du PAN, le parti au pouvoir. Compliqué que je disais...
Publié par Philauloin? à 17 h 20 2 commentaires
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