Notre séjour de sédentarité en Bolivie se termine. Et il s'est terminé de manière un peu abrupte. Il semble que j'ai finalement dû payer pour ma bonne santé des 7 derniers mois. Donc, près de 2 ans jour pour jour après ma thrombose, j'ai dû m'alliter pour presque 4 jours. Mais tout va mieux. Et c'est avec un peu de nostalgie que je quitterai la Bolivie.
C'est un peu dur à expliquer mais j'y ai pris goût à cette Bolivie. En soi elle n'est pas fondamentalement différente de l'Équateur ou, disons, de la Colombie mais elle m'a touchée d'une manière différente. À mon retour, vous ne manquerez de me demander: "Pis, c'était quoi ton pays préféré?". En tout honnêteté, je devrai répondre la Colombie. Pour tout ce que le pays a de bouleversant, de grandiose, de festif. La Colombie est humaine. Peut-être un peu trop. Avec ses excès de passion, ses morts et ses fêtes.
Mais la Bolivie me semble représenter une force bien différente mais autant, sinon plus, impressionnante. C'est le long fleuve tranquille. Car le film s'apparente drôlement à cette Bolivie que j'ai pu connaître. 2 familles, complètement différentes qui n'auraient peut-être pas dues se rencontrer. Une histoire attendrissante sur les différences sociales.
Or, en Bolivie, l'histoire a semblée attendrissante et folklorique jusqu'à ce que les pauvres prennent le pouvoir. Et depuis, rien ne va plus. Mais ce conflit, vieux comme le monde et évidemment semblable à celui qui se produit au Venezuela, au Nicaragua, au Chili de Allende, est particulier en Bolivie.
La question raciale y est nettement plus marqué. Mais aussi, la force tranquille de ces Indiens qui, relégués à une classe inférieure depuis presque 500 ans, ne tendent plus l'autre joue mais ne giflent pas non plus. Le film La vie est un long fleuve tranquille faisait notamment entendre une chanson s'appelant "Reviens Jésus". En Bolivie, on n'attend plus un Messie. Car les valeurs religieuses semblent imprégner ces mouvements sociaux maintenant parvenus au pouvoir. L'appel au dialogue avec la détermination de changer la société pour les déshérités. Les droits humains, même ceux des ennemis d'hier qui sont souvent encore ceux d'aujourd'hui. Je vous ai raconté il y a 2 ans ma rencontre fatidique avec Hugo Chavez. Terrifiant. Celle advenue avec Evo samedi dernier a été toute autre. Quelqu'un qui est apparu bien simple, ouvert mais déterminé à faire régner la justice. Impressionnant. Si vous lisez ce blog vous savez que je m'intéresse à la politique. Or, aussi impliqué que j'aie pu l'être dans les dernières années, je me méfie des partis et, encore plus, des politiciens. Et bien, peut-être qu'une fois n'est pas coutume.
mercredi 26 mars 2008
La Bolivie est un long fleuve tranquille
Publié par Philauloin? à 16 h 10
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1 commentaire:
Wow, tu as rencontré Evo!! Comment tu fais pour rencontrer tous ces présidents sudaméricains??
Je me suis toujours demandée si l'humilité et l'intégrité peuvent être compatibles avec la politique... l'attrait du pouvoir et de l'argent ne finit-il pas par corrompre même les plus vertueux? Ou du moins les contraindre à abandonner ou "diluer" leurs idéaux originaux. Puisque pour être politicien, il faut d'emblée posséder un certain esprit de pragmatisme et d'auto-marketing.
Alors comment s'en sort-on si, dans la jungle politique, la sélection naturelle est perverse et élimine plus qu'elle n'engendre les meilleures "espèces"! Il nous faudrait des héros, des surhommes... on en rêve mais il y en a si peu.
J'espère qu'Evo et ses partisans résisteront encore longtemps aux forces corruptibles.
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