mercredi 3 décembre 2008

Basqu'y faut s'intégrer.


J'avais fermement l'intention d'écrire un message sur mon statut d'immigrant mais je ne l'ai pas fait. Entre temps je suis allé au Pays Basque. Je me dois d'en parler. Maxime, un ami de Québec, et moi avions l'intention de louer une voiture pour aller à Amsterdam. On a ensuite changé d'idée, à la suggestions de nos camarades de voyages de la maison de l'Argentine, pour se diriger vers la Normandie. Finalement, on a pas pu louer la voiture et on s'est rabattu sur le TGV. Direction Donostia.

Le Pays Basque était pour moi une énigme. Il en est encore une. Avouez que voir un homme barbu courir un marathon avec un béret c'est difficilement explicable. Donc, le Pays Basque, ou Euskadi, est un territoire entre la France et l'Espagne qui, pour faire simple, a historiquement préservé une culture unique.

D'abord la langue. Vraiment, absolument rien à y comprendre. Prenons, un mot au hasard. Le sigle ETA, du nom de l'organisation de libération. En basque c'est Euskadi Ta Askatasuna. Ça veut donc dire Pays Basque (Euskadi) et (Ta) Liberté (Askatasuna!!!!).

La page wikipédia sur la langue basque cite une recherche faisant remonter la langue au... paléolithique. Les habitants auraient donc survécu à la dernière glaciation en gardant leur langue intacte. Les hypothèses de parenté de la langue vont de l'Afrique du Nord, de la Tchétchénie à l'Inde. Disons, que la question n'est pas close.

On s'est donc bien amusé en Euskadi. Un peu difficile d'entrer en contact avec les gens par contre. Faut dire que je maîtrise deux langues historiquement oppressives (espagnol et français). Donc, à part un service à la clientèle désastreux, la gastronomie est tout à fait incroyable. L'ambiance aussi. Mais 2 jours c'est pas beaucoup pour saisir l'ethos de la place. On reviendra. On a ensuite filé à Biarritz, Pays Basque français. J'ai rien vu. Un temps de chien historique. Il y a eu 2 morts emportés par une crue des égouts. Ça vous donne une idée. Restait plus rien qu'à chanter "Dès que le vent soufflera" au karaoke. Ce qui a été fait.

Mais, je tiens quand même à écrire sur mon immigration. Je suis un mauvais immigrant. Je n'ai pas d'amis français. Je n'écoute pas la télé française. J'ai été voir une pièce de Wajdi Mouawad. J'ai écouté plusieurs match du CH et je suis mon pool de hockey de manière inversement proportionnelle à mon classement. J'ai été mangé de la soupe tonkinoise (un élément de base de mon alimentation montréalaise). Je me suis même fait une poutine dans le restaurant universitaire avec les frites, de la sauce et du camembert. Ça va mal.

Et le pire dans tout ça? J'ai choisi de venir ici. Je ne suis pas un réfugié. Je parle la langue. Je connais au moins un peu de culture française. Mais, niet. Aucune intégration. Heureusement, je ne vais pas au pot des québécois, une soirée hebdomadaire d'expatriés.

Ma résolution du 2 décembre est donc de me forcer, de faire un sport d'équipe. Je voulais jouer au frisbee mais l'horaire ne marchait pas. La karaoke n'est pas encore un sport apparemment, même s'il provoque une importante sudation. Un sport typiquement français? La savate? J'en ai fais à McGill est faut croire que je suis pas très flexible. Le handball? Non, je penserais pas.

Pour la prochaine session, c'est décidé: je deviens joueur de pétanque. Il y a une équipe de pétanque à Sciences Po. Et c'est pas des blagues: 3 podiums en 3 ans aux jeux inter Sciences Po. Mais peut-être que le nom de la capitaine vous convaincra de la nature profondément française de la discipline: Bérangère du Bessez de Contenson. Ça s'invente pas.

Voilà, c'est ma résolution. Je connaîtrai des Français. Et sinon, je déménage au Pays Basque manger des pintxos.

P.S. Les photos sont de Maxime.

2 commentaires:

MC a dit...

Comme en Espagne on étudie n'importe comment, ma réponse n'aura aucune structure. Ainsi va:

Comme te diraient tes amis les francais, t'es trop bete (avec l'intention de dire trop amusant, et non pas trop de mauvaise humeur comme on dit au Québec). Tu m'as fait rire toute seule en plein cours. Génial.

Tellement désolée d'avoir utilisé ton nom dans un texte en anglais. Je suis vraiment désolée d´avoir des amis anglophones qui chialent quand j'écris en francais et des amis francophones qui chialent quand j'écris en anglais. Je fais de mon mieux, mais c'est pas facile d'etre Loi 101. Mais qu'aurais-tu préféré? Que je te cite sans référence??

Laurence a dit...

Je ne savais pas que tu développais cette passion du karaoké...J'ai bien hâte que tu nous fasses la démonstration de tes talents une fois de retour à Montréal.
Toujours dans le même ordre d'idée, la photo est magnifique!