vendredi 21 novembre 2008

Murs murs



Je suis de retour à Paris. Plus que jamais. Avec un solide mal de tête. Ça s'appelle le Beaujolais nouveau apparemment. Tout compte fait j'ai vraiment aimé mon séjour en Italie. Trop court sans doute. Et j'ai été marqué par quelque chose à Benevento. Les murs. Mais pas seulement les murs. Aussi, les ponts, les affiches, les journaux. Le rapport au domaine public est vraiment différent de chez nous. Tentative d'explication.


Les murs de Montréal sont couverts de graffitis. Je n'aime pas trop les tags mais j'apprécie plutôt les murales, les pochoirs. Ce qui se rapproche plutôt à de l'art. J'ai un vague souvenir de ma belle jeunesse où on disait aux enfants de ne pas écrire leurs noms dans l'écorce des arbres. Apparemment certains couples faisaient ça. À l'époque. Et je me rappelle de quelques graffitis avec Roger + Gertrude ou quelque chose du genre. Où sont-ils passés? Avouez, on en voit de moins en moins. Les murs continuent de se couvrir mais les naïves déclarations d'amour se font rares. Dur à expliquer. Je doute que les adolescents s'aiment moins aujourd'hui qu'il y a 15 ans. Mais pourquoi ressentent-ils moins le besoin de le faire savoir à tous?

Et c'est là que Benevento m'a renversé. Premièrement, j'ai appris que une de mes amies, pour le troisième anniversaire de son couple, a payé un peintre pour faire une espèce de bannière qui fut accroché dans la place centrale de Tuffara, un village qui demeurera inconnu encore longtemps. La fille elle a pas 14 ans. Elle en a 23!

Et que dire de ces dizaines de cadenas que des adolescents attachent sur un pont de la ville pour illustrer leur amour "éternel". Curieux. Et vous voyez la photo. Ça c'est un mur de l'école où j'ai étudié.



Mais ce n'est pas seulement l'amour que l'on déclame. Des panneaux dans la ville servent aux affiches nécrologiques. Les journaux ont des notices d'anniversaires de naissance. On m'a aussi dit que l'oncle de mon amie Eleonora, qui lit ce blog, a fait paraître une annonce la félicitant pour sa graduation. C'est tu pas beau ça?

Mais toutes ces phrases d'amour cachent-elles l'ennui d'une ville trop tranquille? En tout cas, elles me font sourire. Bien plus que les graffitis de jeunes fascistes... Hélas, c'est aussi ça l'Italie.



2 commentaires:

eleonora a dit...

in verità, per onor di cronaca, mi tocca dire che non ho chiesto io di mettere l'annuncio sul giornale per la mia laurea!!il giornalista del Sannio Quotidiano che mi ha aiutato nella redazione dell'inchiesta ha pensato che fosse un buon modo per festeggiarmi!!
io, in compenso, mi sono vergognata tantissimo!!
p.s: non è un problema se lascio i commenti in italiano, vero?

Anonyme a dit...

C'est une réflexion très touchante!
Je suis également restée étonné
par ces amoncellements de cadenas a Avignon.
N'est-ce pas mignon mais a la fois imparfait?

Je trouve agréable de lire ton blog!
Bonne continuité!

La cousine