Soyons honnêtes, chacuns de nous, voyageurs, vivons une relation amour-haine avec les touristes. Car si Sartre a dit "L'enfer c'est les autres", à l'étranger "Les touristes ce sont les autres". Et en quittant le Guatemala on a dû se poser la fameuse question: Honduras ou Salvador. Pas évident, admettons le. On a opté pour le deuxième choix en tentant de découvrir le paradis perdu, hors des sentiers battus et ignorés des touristes (et de leur Lonely Planet). Erreur. Car si certains endroits ont une reputation surfaites et comptes beaucoup trop de touristes qu'ils n'en mériteraient, il existe très peu d'oasis de beauté et de plaisir que les touristes n'aient pas foulés. Le Salvador ne fait pas exception.
Il n'y a pas de touristes. Pour une bonne raison, c'est laid et plate. Et vlan! Et notre aventure avec l'eau y débuta. À San Salvador l'hôtel où on échoue n'a pas d'eau courante. Super. En arrivant, le gars de la réception nous demande "Vous allez où? Managua? San José?" Wow, on arrive à peine dans le pays qu'on nous souhaite de partir. On aurait dû comprendre sur le champ. On donnera une 2ième chance au pays en allant sur la côte. On est les seuls dans l'hôtel. La place est déserte. En finira par boire du rhum et oublier de boire de l'eau. Rémi, en plein milieu de la nuit (Ok, il était 23h mais comme on a pris l'habitude de se coucher à 20h30, ça parait tard). Donc, Rémi pendant la nuit souhaite boire de l'eau. Le dépanneur est ouvert mais la madame de l'hôtel désert nous a embarré dans la place. Très gentil. Il a soudain une idée de génie. "Tsé, t'as amené du liquide pour traiter l'eau..." Et je lui demande "Traiter quelle eau?". L'eau courante de l'endroit a été coupée. Pendant ce temps Rémi délire pour de l'eau. Il sous-entend que peut-être l'eau de la piscine est pas si pire...
On quitte le lendemain. Assoifés. Direction Nicaragua. On s'y rendra en barque qui nous mouillera jusqu'aux os. Et ô malheur, la seule affaire qu'il ne fallait pas tremper prend la flotte. Le passeport. Je déteste le Salvador. On arrive au Nicaragua, à Potosi plus précisément. Un bled perdu où on nous dit qu'on restera prisonnier. Les pluies torrentielles des jours précédents ont détruies la route et personne ne souhaite nous donner de lift en 4x4. On s'en sortira avec le boulanger. Dans la boîte du pick-up on jase du Canada. En parlant de la bouette qui nous inonde on enchaine en discutant des pneus. "Au Canada on met des pneus spéciaux pour l'hiver". Il dit: "Ah oui, pour la glace pis... comment on appelle ça donc... Ah oui, la neige." C'était magique que de parler avec un mec qui en connaissait pas mal sur le Canada mais qui a oublié le mot "neige". Dans le pick-up il commence à pleuvoir. 3 jours plus tard cette pluie n'a pas arrêté. Il pleut continuellement. Déprimant.
Et ces touristes... Notre dernier hostel datait de Livingston (celui avec le monde tous-nus) Arriver à Leon, Nicaragua a été une délivrance. J'étais en manque de ma dose d'Israéliens, d'Australiens épais et d'Américains qui boivent à 9h le matin. C'est bizarre non? Après 48h je deviens aggressif et je maudis tous ces touristes mais 10 jours sans eux et je m'en ennuie. Car certains sont haissables. Dans un marché autochtones de Chichicastenango, une blance qui tente de photographier une indienne avec un appareil photo à zoom géant. La maya se cache le visage, elle semble apeurée. La gringa, à 1 m de la femme n'en démord pas et continue de braquer l'indienne avec l'appareil photo. Dégoutant. Ou bien, une madame et sa fille, touristes américains, qui demande à un jeune touriste américain de leur céder sa place dans un autobus pour qu'elles puissent s'asseoir ensembles. Le gars répond: "Non". Du jamais vu.
Tout ça pour dire que je m'ennuyais de ces touristes ce qui est paradoxal puisque j'en suis un qui, comme tous les autres, refuse de s'assumer.
En passant, le Salvador compte les chiens les plus maigres de l'histoire de l'humanité. En développement international on a plein d'indicateurs pour mesurer la prospérité d'un pays. Le revenu moyen, l'alphabétisation, etc. Mais la maigreur des chiens devraient figurer dans les statistiques de l'ONU, je vous jure. Vraiment révélateur.
Aussi, je vous remercie de me lire... et de laisser des commentaires. Vous avez été 114 à me lire jusqu'à maintenant depuis des endroits aussi disparates que Ville Vanier, Londres ou Bologne. Merci de suivre nos aventures.
dimanche 21 octobre 2007
Hors des ruisseaux battus
Publié par Philauloin? à 10 h 26
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1 commentaire:
Un touriste qui ne veut pas s'assumer... je m'y reconnais!
Mais en tant que maniaque de l'appareil photo, j'essaie fort de ne pas faire comme la gringa au zoom harcelant.
C'est bien la première fois que j'entends qqun déclarer avec franchise qu'un pays est laid et plate. Pourtant ils existent bien. Brave pour ton manque de diplomatie!
On se voit bientôt au Pérou?
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