Le message suivant ne portera cependant pas sur les demoiselles de 16 ans mais plutôt sur le mélange entre différence culturelle et colonisme aigu.Car le différence est parfois très mince entre le manque extrême de savoir vivre et le simple choc culturel. J'explique. Je vous ai déjà parlé de ces gens qui jettent leurs déchets dans la rivière. Bon, ils ne sont pas l'exception mais plutôt la règle pas mal partout en Amérique latine. Disons que c'est une différence culturelle. Dans notre guide de voyage ils disent que c'est un "eye-sore", ça "raque" les yeux. L'expression est pas mal juste. Mais, lorsque tout le monde tente de dépasser dans une file la patience du touriste québécois diminue proportionellement à son temps d'attente qui augmente. Le Venezuela fournit des cas assez abusifs de ce genre.
Ont est définitivement bonasses. Je me fait dépasser dans une file et je fais un sourire niais. Pourquoi? Tout comme pour l'épisode de l'Irlandais je préfère renoncer que lutter. Suis-je lâche? Est-ce que je manque de personalité?
Le comble. Nous allons fêter Noël dans les bois, dans un shack tenu par une Colombienne et un British tout ce qu'il y a de plus British. Le matin, on part avec notre guide aux pieds nus mais, avant notre départ, la mère de la madame qui nous reçoit décide de nous peindre le visage. Devant mon air dubitatif elle explique que la peinture rouge qu'elle tient dans un bouchon de Coke est un anti-moustique traditionnel, etc. Je ne veux pas me faire peindre la face mais j'obéis. Comme un épas, pas un épais, un épas, c'est encore pire. Elle me fait donc un espèce de motif de tigre autour de la bouche et on s'en va avec notre guide autochtone, nous, déguisés en touristes se prenant pour des sauvages. J'ai tellement honte, je veux disparaître. Mais pourquoi me suis-je laissé faire?
Quoi que cette dame voulait bien faire. Pas comme ceux qui dépassent dans les files. Mais parfois je me dit que le Québec n'est pas pourtant mieux avec ses chauffards peu courtois. Et les barbares des régions qui se tiennent à gauche dans l'escalier mécanique du métro de Montréal vont se le faire dire. Tout comme l'incompréhension se lira sur le visage du Montréalais ne voyant pas de file aux arrêts d' autobus à Québec.